Sous le choc après la mort de son fils Adrien, tué par balles en pleine rue à Marseille hier, jeudi 5 septembre, José Anigo vient de faire ses premières déclarations depuis le drame. Interrogé au téléphone par L'Express, le directeur sportif de l'OM est apparu évidemment bouleversé. "Quand je disais que cette ville mange ses enfants, j'avais raison. Et ça s'est passé...", a-t-il déclaré, référence à des propos qu'il avait tenus au Journal du dimanche deux ans plus tôt.
"On m'a pris mon fils", se lamente ensuite José Anigo, qui évoque le terrible moment où il a appris la nouvelle, à l'heure de la sortie des classes. C'est d'abord la femme d'Adrien qui l'a appelé, inquiète, car son mari n'était pas allé chercher leurs deux enfants à l'école, contrairement à son habitude. "Ça ne lui ressemblait pas. Au même moment, quand j'ai entendu le règlement de comptes à la radio, j'ai eu peur...", raconte-t-il. Une peur qui laissera ensuite place à la douleur d'apprendre qu'il s'agissait bien de son fils de 30 ans.
Malgré le lourd passé judiciaire de son fils, auteur de multiples braquages entre 2006 et 2007 qui lui vaudront de passer trois ans en prison, José Anigo a surtout tenu à rappeler l'amour qu'il lui portait. "On peut dire ce qu'on veut de mon fils, mais c'était mon fils et je l'aimais. Tout le reste n'a pas d'importance", a déclaré, très digne, celui à qui l'on a souvent reproché ses liens avec le milieu marseillais et notamment son amitié avec Richard Deruda, fiché au grand banditisme. En 2011, José Anigo avait même été placé sur écoute, dans le cadre d'une enquête sur les liens entre l'OM et le grand banditisme corso-marseillais et une information judiciaire ouverte pour "extorsion en bandes organisées et associations de malfaiteurs".
Adrien Anigo, qui avait semble-t-il tourné le dos à son passé de voyou, tenant un magasin de sport, a été tué de plusieurs balles, vers 15h45, jeudi à Marseille. Le fils du directeur sportif de l'OM circulait dans une Twingo noire de location, avenue Jean-Paul Sartre, quand il s'est fait tirer dessus, dans la tête, par deux motards ayant pris la fuite. Un drame qui a profondément choqué Marseille, où 15 règlement de comptes ont eu lieu cette année, et le foot français. L'OM a notamment publié un communiqué dans lequel le club assure son "soutien" à son directeur sportif.