Exit Marseille pour José Anigo. Usée par un intérim compliqué sur le banc de l'OM en fin de saison dernière, dévastée par un drame personnel avec le meurtre de son fils, la figure du club phocéen a décidé de quitter sa ville de coeur. Depuis cet été, l'ex-directeur sportif vit à Marrakech (Maroc) mais travaille toujours pour son club en tant que recruteur. Une nouvelle vie loin du tourbillon de la Canebière sur laquelle il se confie avec pudeur dans les pages de L'Équipe...
"Je ne reviendrai jamais à Marseille"
"Ça fait du bien qu'on vous fiche la paix." Installé dans un palace du centre-ville de Marrakech pour cet entretien, José Anigo le reconnaît avec franchise : il est aujourd'hui plus heureux à des kilomètres de sa pourtant bien-aimée Marseille. Trop de pressions, trop de sollicitations, trop de mauvais souvenirs... l'ex-directeur sportif a courageusement choisi de plier bagages, comme il avait déjà failli le faire en 2010 après un titre de champion. "La vie m'a conduit à faire ce choix maintenant, mais je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt", affirme José Anigo (53 ans).
Cette vie comme cette ville n'a justement pas fait de cadeaux à José Anigo. C'est dans une rue de la cité phocéenne que son fils Adrien, ex-braqueur, a été tué par balles au début du mois de septembre 2013. Un drame qui a évidemment pesé lourd dans sa décision de quitter un port de Marseille où il ne compte plus jeter l'ancre. "Je l'aime mais elle me déchire toujours autant", dit celui qui y revient seulement y voir sa famille "48 ou 72 heures". Dans l'interview toutefois, pas un mot sur le décès de son garçon. Après plusieurs confessions très personnelles sur le sujet dans les médias, la famille du père meurtri lui aurait demandé "plus de pudeur" dans les médias, selon un tweet du journaliste sport du Parisien, Mathieu Grégoire.
En attendant, même l'OM ne pourra pas faire revenir José Anigo. "J'en ai la certitude : je ne reviendrai jamais travailler à Marseille. Déjà, revenir en France, j'aurais du mal... Donc revenir à Marseille en tant qu'entraîneur, ce n'est pas envisageable. À Marseille, je ne veux plus jamais entraîner ni être directeur sportif. Après, en France, on ne sait jamais...", assure-t-il, rappelant son envie de tenter une expérience dans un club étranger après cette aventure à Marrakech où le scout ne "s'ennuie pas", même si le manque de l'adrénaline du terrain se fait ressentir.
"Très serein" sur l'affaire des transferts frauduleux de l'OM
D'autant qu'à l'OM, le terrain judiciaire a une nouvelle fois pris le pas sur le sportif il y a quelques semaines avec une vague de gardes à vue, à commencer par celle du président Vincent Labrune. Une histoire de transferts frauduleux pour laquelle José Anigo a été cité mais pas entendu par la justice. "Le jour où la justice aura besoin de me voir, il n'y aura aucun problème", assure-t-il, "très à l'aise" et "très serein" sur le sujet. "Je n'ai jamais touché au dossier Gignac", ajoute-t-il, référence au transfert d'André-Pierre Gignac au centre de l'enquête, avant de défendre l'"honnête" Vincent Labrune et de faire une nouvelle allusion à sa "mauvaise réputation". "On ne veut pas me voir comme quelqu'un de normal et de carré. Sous prétexte que j'ai grandi dans des cités (...) je n'ai jamais caché certaines amitiés et ça m'a desservi", pense-t-il.
Autre affaire, celle de sa plainte contre Les Guignols de l'info pour diffamation après un sketch d'un goût douteux sur la mort de son fils. Alors que le délibéré du procès devait être énoncé ce mardi, il a été reporté au 13 janvier. Un verdict qu'il vivra sûrement dans sa nouvelle ville de Marrakech...