Elle est infatigable. A peine descendue de scène, Judith Magre y remonte tous les lundi, au Poche Montparnasse, pour dévoiler un nouveau spectacle autour des textes de Jean Racine - intitulé Judith prend Racine au Poche. A l'âge de 97 ans, la comédienne est un exemple de rigueur et de discipline. "Je me tape tous ces textes à apprendre. Je suis une vieille bique mais j'ai encore de la mémoire", plaisante-t-elle dans les colonnes du journal Le Parisien.
L'actrice ne peut pas jouer plus d'une fois par semaine, mais c'est déjà une performance incroyable. Pendant 75 ans, Judith Magre a fumé deux paquets de cigarettes, a aimé la vie nocturne, a apprécié l'ivresse. Mais quel est donc son secret pour rester ainsi sur pieds, infatigable ? "J'ai beaucoup fait l'amour, assure-t-elle. Il n'y a rien de mieux, c'est bon pour tout. Moi, je n'ai jamais fait l'amour qu'avec des hommes que j'aimais et qui m'aimaient, c'est formidable."
Quand on lui demande si elle est amoureuse en ce moment, Judith Magre botte en touche d'un : "Ça ne vous regarde pas". Mais on sait qu'elle a aimé, démesurément, plus que de raison. Les hommes et le théâtre... voilà largement de quoi la faire vibrer. "Chaque nouvelle pièce est une expérience différente, chaque nouveau mec aussi, rappelle-t-elle. Je dis chaque nouveau mec, je n'en ai pas fait une consommation excessive non plus... Je ne suis pas une bouffeuse d'hommes, mais à 97 ans, j'en ai vu mourir quelques-uns, j'ai eu la chance d'en retrouver après. J'ai toujours eu des hommes que j'aimais et qui m'aimaient, avec qui j'étais heureuse. J'aurais mieux aimé mourir avant ceux que j'ai vu mourir..."
Elle a très largement profité de la vie. Si bien qu'elle se dit prête à faire le grand saut. Tout comme Line Renaud, elle est donc favorable à une loi qui lui permettrait de partir dans la dignité. "J'aimerais bien que quelqu'un vienne m'aider à mourir, souligne-t-elle. Mais je ne suis pas encore en état de maladie grave, ils me diront non. Je ne vous verrai plus, et puis alors ?"
Retrouvez l'interview intégrale de Judith Magre dans le journal Le Parisien du 18 mars 2024.