L'actrice Julie Delpy déclare avoir reçu à l'âge de 13 ans une "proposition malsaine" d'un réalisateur lors d'une audition et redoute que l'affaire "Weinstein ne soit que la partie visible de l'iceberg". Dans un communiqué transmis aux médias, l'actrice et réalisatrice française installée aux États-Unis juge "essentiel que les femmes parlent du harcèlement sexuel".
Julie Delpy, qui dit n'avoir pour sa part croisé le producteur Harvey Weinstein "que dans des grosses soirées officielles" – elle a ainsi assisté à la soirée de la Weinstein Company en 2014 dans le cadre des Golden Globes –, souligne qu'elle a "toujours été très claire et féroce sur ce sujet". "J'ai même parlé du harcèlement quand j'étais en France à mes débuts car le milieu en France n'a rien à envier à Hollywood", ajoute l'actrice de 47 ans. "À l'âge de 13 ans (...) durant l'une de mes premières auditions, un réalisateur m'a fait une réflexion/proposition malsaine, il s'est pris le script dans la figure et ma réputation de chieuse a commencé", raconte la réalisatrice du Skylab et Lolo.
"J'ai pleuré dans les bras de mon père [l'acteur Albert Delpy, ndlr] dans le métro après cette horrible rencontre, mon père voulait casser la gueule à ce réalisateur de troisième zone", poursuit-elle, sans le nommer. "Après, j'ai porté ma carapace, évitant les pièges et j'ai avancé à pas de tortue car évidemment tout est moins facile quand on dit non et qu'en plus on l'ouvre." En 2015, déjà, dans les pages de Marie France, elle avait abordé le sujet du comportement de certains réalisateurs. Leur attitude déplacée et le fait que cela soit toléré avait poussé la jeune comédienne qu'elle était à quitter l'Hexagone : "Cela m'a saoulée et explique, entre autres, pourquoi j'ai décidé de partir vivre aux États-Unis."
"Il est temps que les femmes parlent, pas seulement du harcèlement mais aussi de l'abus psychologique et physique dont beaucoup sont victimes dans leur travail et leur couple, estime l'actrice. J'ai bien peur que l'ogre Weinstein ne soit que la partie visible de l'iceberg."