Sous un soleil de plomb, nous avons rencontré Frédérique Bel. Dans la cour d'un bel appartement parisien, le rendez-vous a eu lieu sous le signe de la décontraction et la bonne humeur avec Purepeople. L'irrésistible comédienne est l'une des héroïnes de la comédie estivale, Sales gosses. Face à Thomas Solivérès en animateur de colo et une brochette savoureuse de comédiens géniaux de plus de 60 ans, elle incarne la directrice d'un centre de vacances légèrement control freak.
Un personnage loin de la femme solaire et pétillante qu'elle était à notre micro. Selon elle, Sales Gosses a "pour but de réconcilier les générations" entre personnes âgées et jeunes. Experte en réseau sociaux, elle a répondu à nos "Insta-questions" en revenant pour nous sur les posts qu'elle a publiés : une interview sans filtre !
"Je joue une directrice du club pour personnes du 3e âge assez cinglée et, au moment de cette photo, on fait faire aux retraités du snorkeling sans eau, dans le jardin, sur l'herbe : c'est complètement ridicule ! (rires) On était face à la baie magnifique de Dinard. Ce film était vraiment des vacances, entre le tournage et les vacances, deux mois de travail à Saint Malo, Dinan, Dinard..."
"Je trouvais qu'il y avait une certaine similitude dans nos costumes hispanisants. J'ai été tellement honorée de travailler avec l'actrice d'Almodovar. Je lui ai posé plein de questions sur la façon de travailler de Pedro et il n'y a que moi qui sais, je ne vous répèterais pas ce qu'elle m'a confié ! J'avais l'impression d'être sur le plateau avec elle. Et elle a un petit chien qu'elle me prêtait car le mien me manquait. Elle a beaucoup d'humour, d'autodérision mais elle est très facile d'accès. Une jolie âme. Elle a beaucoup à nous apprendre, elle a un tel naturel..."
"Je me suis appropriée l'idée du pénis dessiné sur le visage pour le selfie, mais c'était dans le scénario. Par contre, 'Colo coloscopie', c'est de moi. Je me suis amusée à mettre des poils en plus car ça en manquait. (rires) Je l'ai fait pour que les gens s'offusquent. J'adore provoquer. Et les vraies actrices sont partantes. J'aime bien l'idée d'être assez folle pour faire ça à une grande dame. Elle m'a raconté des choses sur sa jeunesse, des gens très, très connus. Elle a des anecdotes inouïes !"
"Je ressens beaucoup les énergies dans le cimetière et pour me détendre, je lui ai proposé de faire une photo. Le cliché avait un côté dark. Ce n'est pas leur génération de faire un selfie destroy. En le regardant, je trouve qu'on dirait presque l'affiche d'un film. L'occasion de brouiller les pistes sur le film."
"C'est un super comédien et il a un naturel fou. Il est encore plus drôle et fou que dans le film. Il est sans filtre. Le casting est super, ils ont pris le naturel de chaque personne. Là, on avait affaire à de grands professionnels. Ça m'a beaucoup appris à me détendre, eux ils le sont, ils prennent du plaisir. Chaque personnage est mis en valeur. J'ai été assez estomaquée car les jeunes cons, c'est chiant mais les vieux cons, n'en parlons pas. Et là, il n'y avait que du respect, pas de compétition. Ils ont aussi une super énergie, ils sortaient plus que nous ! Je prie le ciel pour être comme eux à leur âge."
"J'ai fait une colo qui n'en était pas vraiment une. Des amis de mes parents partaient en Italie et j'y suis allée avec ma cousine. Tout le monde faisait n'importe quoi, je suis sortie avec mon premier flirt, Luca, ma cousine avec Andrea, une sorte de Projet X de colo ! On était hyper libres, alors que mes parents me pensaient super encadrée, du grand n'importe quoi ! C'était mémorable, et finalement, quand on a sa liberté, on s'autorégule naturellement."
"J'étais un petit ange devant, une sale gosse derrière (rires). Ma grande soeur m'a appris tous les trucs qu'il ne faut pas faire : fumer, faire le mur... On a fait n'importe quoi. Mes parents étant dans le commerce, on était souvent toutes les deux. Un jour, on a sauté avec des parapluies pour faire Mary Poppins, heureusement on vivait au premier étage... Mais ça nourrit la créativité."
Samya Yakoubaly