Installée à Los Angeles depuis de nombreuses années, dans le quartier branché de West Hollywood avec son fils de 5 ans, Léo, Julie Delpy consacre le plus clair de son temps à l'écriture. En début d'année, elle a d'ailleurs, pour la seconde fois de sa carrière, été nommée à l'Oscar du meilleur scénario adapté, aux côtés de Richard Linklater et Ethan Hawke, pour Before Midnight. Croyez-le ou non, Julie Delpy garde de graves séquelles de la cérémonie. Une anecdote savoureuse qu'elle raconte à Vanity Fair.
Le 2 mars 2014, au Dolby Theatre sur Hollywood Boulevard, tout le cinéma a rendez-vous pour la 86e cérémonie des Oscars. Sur le tapis rouge, Julie Delpy prend la pose. Superbe en robe scintillante Jenny Packham, assez longue pour dissimuler les deux coupables : ses talons hauts ! "Vous savez ce qu'il m'arrive depuis les Oscars ? Je me suis abîmé les terminaisons nerveuses des orteils avec mes talons hauts, raconte l'actrice dans le dernier numéro du Vanity Fair français. On m'avait conseillé d'avaler un antalgique avant de porter les chaussures. Alors c'est précisément ce que j'ai fait. J'ai pris un antalgique. Pas très fort, du paracétamol ou un truc dans le genre, mais ça a suffi à me foutre en l'air. Ça fait deux mois. Je ne peux pas marcher. C'est comme si je marchais sur des aiguilles. Chaque fois que je pose le pied par terre, des décharges électriques me remontent jusqu'aux hanches. Bref, ça craint."
Résultat, fin avril à Washington, c'est en chaussures plates que l'actrice et réalisatrice foule le tapis rouge du très chic dîner des correspondants à la Maison Blanche. Dans Vanity Fair, avec son franc-parler délicieux et un certain humour pince-sans-rire, Julie Delpy en rajoute une bonne couche : "Voilà ma vie en ce moment : je ne peux pas marcher, pas faire d'exercice, je fume et je me suis remise à boire. Je vais crever à cause de ces Oscars à la con - tiens je parie que ce sera l'accroche de votre article, je vais crever... Elle marque une pause. Non, s'il vous plaît, n'en faites pas l'accroche." Nos confrères ont tenu leur promesse, leur grand portrait de Julie Delpy est titré De Godard aux Oscars.
On y apprend par exemple que l'actrice vit dans une "modeste maison" de 86 m² à West Hollywood : "C'est sans doute parce que j'ai été élevée par des parents qui n'accordaient pas beaucoup de valeur à l'argent. Ils pensaient que le bonheur était ailleurs. D'une certaine façon, je suis heureuse sans argent. Bon, d'accord, j'aimerais bien avoir une maison plus confortable parce que la mienne est pourrie mais je ne suis pas horriblement malheureuse dans cette maison - j'y suis heureuse." Si Julie Delpy court après l'argent en ce moment, c'est pour financer un projet de film qui lui tient à coeur, intitulé A Dazzling Display of Splendor. Un film d'époque sur les débuts du cinéma qui suivrait une famille de saltimbanques dans un long périple entre New York et Los Angeles. Un film de cinéma sur le cinéma et une famille d'artistes comme celle de Julie Delpy.
Vanity Fair, en kiosques le 23 juillet 2014.