La vice-présidente américaine Kamala Harris a atterri à Paris ce 9 novembre matin pour une visite de cinq jours visant à sceller la réconciliation après la grave crise entre Paris et Washington à propos d'un contrat de sous-marins australiens. "Il fait bon être en France et je me réjouis d'avance de nombreux jours de discussions productives pour renforcer la solidité de notre relation", a-t-elle déclaré à la presse à sa descente d'Air Force 2 à l'aéroport d'Orly. Kamala Harris, qui maîtrise la langue française, s'est ensuite rendue à l'Institut Pasteur pour rencontrer des chercheurs américains et français travaillant sur le Covid-19. Dans l'Hexagone, la femme politique américaine de 57 ans va tenter de regagner des points, sa popularité étant en forte baisse depuis son arrivée au côté de Joe Biden il y a plus d'un an.
L'Express analyse le cas Harris : "'Elle est peut-être victime du "syndrome de l'imposteur' [NDLR : ce manque de confiance en soi qui provoque un curieux sentiment d'imposture]", suppose la spécialiste des Etats-Unis Françoise Coste. Ce qui expliquerait son rire nerveux et récurrent qui lui est tant reproché. 'Soyons claire, poursuit-elle, Harris déçoit, mais c'était prévisible. Car Joe Biden l'a choisie avant tout pour son identité, pas pour ses qualités politiques.'"
Cette visite officielle en France est une occasion pour Kamala Harris de prendre un nouveau départ après les difficultés accumulées en son pays : dialogue entre l'entourage de Biden et celui de Harris, réputation de manager cassante et atmosphère de travail malsaine dans son staff... Sans parler de son rire nerveux à chaque malaise ou question difficile dans les médias. Pas mieux pour ternir une réputation. Toujours sur la défensive, l'ex-procureure a, semble-t-il, du mal à gérer les critiques selon des experts américains.
Ce mercredi après-midi, Kamala Harris doit s'entretenir avec Emmanuel Macron de sujets liés à la région Indo-Pacifique, la sécurité européenne ou encore la santé au niveau mondial, selon la Maison Blanche. Le 11 novembre, "jour des vétérans" aux États-Unis, Kamala Harris devrait participer aux commémorations de l'Arc de Triomphe pour l'Armistice de 1918, qui a mis fin à la Première Guerre mondiale. Accompagnée de son mari Doug Emhoff, elle visitera le cimetière militaire américain de Suresnes, près de Paris, puis se rendra au Forum de Paris sur la Paix. Enfin, vendredi 12, elle prendra part à la conférence internationale sur la Libye et la préparation des élections présidentielle et législatives censées sortir le pays du chaos dans lequel il est plongé depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi.
Ce déplacement a lieu après l'affaire des sous-marins, initiée en septembre dernier : les États-Unis et l'Australie ont infligé un véritable camouflet à Paris en scellant une alliance de défense dans le Pacifique avec le Royaume-Uni, désignée sous l'acronyme AUKUS, Washington soufflant un énorme contrat de sous-marins initialement promis à la France.