C'est peut-être la fin d'une longue bataille judiciaire pour Karl Zéro...
L'AFP révèle en effet que le présentateur du Vrai Journal et un de ses journalistes, Gadh Charbit, ont été relaxés ce vendredi 16 novembre par le tribunal correctionnel de Paris. Le duo était poursuivi pour avoir reçu une lettre du tueur en série Patrice Alègre et l'avoir lue à l'antenne.
Dans une lettre du 29 mai 2003, l'homme reconnaissait le meurtre d'un travesti et d'une prostituée en 1992 et dénonçait l'ancien maire de Toulouse et patron du CSA Dominique Baudis ainsi que le magistrat Marc Bourragué comme les commanditaires des meurtres. Le 1er juin 2003, Karl Zéro lisait la lettre à l'antenne, sans pour autant nommer les deux personnalités mises en cause par Patrice Alègre, qui faisaient pourtant l'objet de nombreuses rumeurs quant à une éventuelle implication dans l'affaire. Quelques jours plus tard, Patrice Alègre s'était rétracté, mais Dominique Baudis et Marc Bourragué avaient alors poursuivi Karl Zéro en justice. Relaxé une première fois, il avait été renvoyé en correctionnelle avant d'être une fois de plus mis hors de cause.
Le tribunal a ainsi estimé qu'il n'existait pas de preuves suffisantes pour établir avec certitude que la lettre de Patrice Alègre était sortie irrégulièrement de la prison de Seysse : "Les indices concordants [contre Karl Zéro] d'avoir, contrairement à ce qu'il prétend, eu connaissance de l'arrivée de la lettre avant sa réception (...) ne modifient pas cette conclusion dès lors que l'intention d'obtenir le courrier d'un détenu et les modalités effectives -réglementaires ou non- de son acheminement sont distinctes."
Lors de l'audience du 12 octobre dernier, Gadh Charbit avait avancé que "l'idée d'une sortie illégale de cette lettre" ne lui avait pas traversé l'esprit mais qu'il avait pris le soin d'authentifier la lettre. Karl Zéro avait pour sa part expliqué que la décision de lire la lettre à l'antenne n'avait pas été prise "à la légère", Dominique Baudis étant à l'époque le président du CSA et qu'il avait droit "de vie ou de mort" sur Canal+. Les deux hommes ont cependant vu leurs demandes de condamner Marc Bourragué pour "procédure abusive" rejetées.
Pour sa part, Marc Bourragué, par l'intermédiaire de son avocat Me Laurent de Caunes, avait rappelé la "succession de fables calomniatrices" de l'époque, les "accusations complètement délirantes" de deux prostituées sur des "partouzes" impliquant des magistrats et Patrice Alègre, des "soirées SM", "des enfants sacrifiés".