Ce n'est pas un hasard si la visite en catimini de Kate Middleton la semaine dernière à l'école spécialisée Bethlem and Maudsley Hospital School, à Beckenham dans la banlieue de Londres, pour sa première sortie "professionnelle" de retour de ses vacances en famille dans les Caraïbes, a été tenue sous silence et s'est faite sans publicité. Enceinte de sept mois de son second enfant, la duchesse de Cambridge avait en effet prévu d'y enregistrer un message vidéo fondateur, exercice pour lequel calme et intimité s'imposaient.
Le résultat, on le découvre désormais : marraine depuis 2013 de l'association Place2Be, organisme qui accompagne les enfants souffrant de difficultés psychologiques et opère notamment sur le site de Beckenham, la jeune femme de 33 ans récemment vue en mission nautique à Portsmouth y réaffirme son extrême sensibilité aux problématiques touchant le bien-être et l'épanouissement des plus jeunes - malades et défavorisés tout particulièrement. Plus précisément, le message en question fait la promotion de la toute première Semaine de la santé mentale des enfants en Grande-Bretagne, organisée du 16 au 22 février.
Relayée sur le site de l'association Place2Be, sur les canaux de la monarchie britannique ou encore sur le site institutionnel que la duchesse de Cambridge partage avec son époux le prince William - qu'elle associe à sa démarche - et son beau-frère le prince Harry, la vidéo est un pas fondateur pour briser le tabou du mal-être psychologique des jeunes à l'occasion de la première Semaine de la santé mentale des enfants. Et, après avoir présidé la première cérémonie de remise des prix de l'association Place2Be en faveur du bien-être des enfants à l'école à l'automne dernier, la duchesse de Cambridge est à nouveau aux avant-postes.
Habillée d'une robe tunique en soie de chez Jaeger, Kate Middleton est assise dans une classe désertée. On distingue nettement son ventre rebondi, qui annonce la naissance, en avril prochain, de son second enfant, mais c'est surtout son air grave qui capte l'attention : "Les défis auxquels sont confrontés les enfants en Grande-Bretagne, de nos jours, finissent souvent par devenir écrasants, dit-elle. William et moi avons tous deux constaté que bien des jeunes ont dû mal à gérer les conséquences des intimidations, de la perte d'un proche, des violences domestiques, des crises familiales et autres... Sans aide, ces épreuves peuvent aboutir à de vrais traumatismes, conduisant à des problèmes tels qu'anxiété, dépression, addiction et automutilation. Le tabou qui existe autour de la santé mentale prouve que bien des enfants ne reçoivent pas l'aide dont ils ont si désespérément besoin. Il faut que cela change. C'est pour cette raison que l'association Place2Be appelle à en parler ouvertement cette semaine. il faut que nous aidions les jeunes gens et leurs parents à comprendre que c'est n'est pas un signe de faiblesse que de demander de l'aide. La santé mentale d'un enfant est vraiment aussi importante que sa santé physique, et mérite la même qualité de prise en charge. Personne ne se sentirait gêné de se faire aider si son enfant s'était cassé le bras ; et nous devrions être tout aussi prêts à aider un enfant en proie à des difficultés émotionnelles. Avec Place2Be, j'ai constaté les bienfaits qu'il y a à offrir aux enfants de l'aide pour leur bien-être psychologique dans le cadre sécurisant de l'école. William et moi croyons sincèrement qu'agir rapidement peut empêcher que des problèmes de l'enfance s'aggravent plus tard dans la vie. Voilà pourquoi nous soutenons tous les deux Place2Be, pour cette Semaine de la santé mentale des enfants, et j'espère que vous vous joindrez à nous. Ensemble, grâce à des échanges francs et un effort de compréhension, nous pourrons faire en sorte que les mentalités évoluent sur le sujet de la santé mentale, et que les enfants reçoivent l'aide qu'ils méritent."
Un message véritablement d'intérêt public, considérant, selon un récent sondage, que 30% des parents d'enfants de 5 à 18 ans se sentiraient gênés que leur progéniture sollicite une aide psychologique à l'école. Pire, plus d'un parent sur cinq le déconseillerait à son enfant... Place2Be, qui emploie 330 personnes et peut compter sur 1 000 praticiens bénévoles pour intervenir dans 200 écoles primaires et 35 écoles secondaires, a du pain sur la planche...
C'est seulement la deuxième fois de sa carrière royale que Kate Middleton enregistre ce genre de message. La première, hésitante et émue, c'était au printemps 2013 pour le compte, déjà, d'hôpitaux pour enfants, ceux de l'association East Anglia's Children's Hospices (EACH), un de ses premiers patronages. Sa prochaine mission, prévue le 18 février, la verra d'ailleurs se rendre à Stoke City dans le cadre de son soutien à l'EACH.