Entre le duc et la duchesse de Cambridge, il y avait match nul, balle au centre, au soir du septième jour de leur tournée officielle en Nouvelle-Zélande, dimanche 13 avril 2014.
Kate Middleton avait ouvert la marque vendredi, en dominant le prince William dans un duel à la voile (qui s'est fini dans les taquineries et les câlins), lequel a eu sa revanche en s'imposant le surlendemain lors d'un événement de rugby. Il avait bien tenté, samedi, de la déstabiliser en critiquant son choix de tenue (un manteau vert menthe Erdem) pour leur visite à Cambridge, mais la duchesse ne s'est pas démontée et l'a dénoncé publiquement devant une foule nombreuse et en effervescence. Le fils du prince Charles a alors sorti le grand jeu en lançant la rumeur d'une seconde grossesse de son épouse, mais celle-ci a parfaitement contré la manoeuvre, dimanche, un bon verre de vin à la main...
En fait, c'est sans doute que le prince William a, bien malgré lui, relancé la machine à rumeurs perpétuelles de grossesse. Lors de leur visite à Cambridge, sur l'Île du Nord, le petit-fils d'Elizabeth II avait eu l'occasion de s'entretenir avec Cynthia Read, qui avait été désignée l'an dernier par le gouvernement néo-zélandais pour tricoter le châle qui serait offert au nom de la nation lors de la naissance du prince George de Cambridge, premier enfant de William et Kate. Avec son humour et sa décontraction habituels, le jeune papa, qui moins d'un mois plus tôt excluait fermement la perspective d'un nouvel enfant pour le moment, se laissait aller à dire : "Il faudra peut-être que vous en tricotiez un autre bientôt !" (en utilisant toutefois, pour les anglophones, "might" plutôt que "may"). Mais la petite phrase a fait son chemin, bien aidée par Cynthia Read, qui s'est fait forte de répandre ce que le duc lui avait confié "de la manière dont on confie un secret", à l'en croire. Et peu ont pris la peine d'en donner d'autres interprétations possibles - Une manière détournée et évasive d'évoquer un second enfant dans un futur non déterminé ? Un trait d'humour inspiré par le côté un peu brutal du prince George, très en avance dans son développement et plein de vitalité, de quoi user le châle en sa possession, qu'il porte beaucoup ?
Verdict : RAS. Kate s'est chargée d'apporter un démenti en actes. Sensations fortes en mer et vin rouge à la clé - de quoi donner la gueule de bois à tous ceux qui avaient frétillé, déjà, en la voyant n'accepter que de l'eau lors de la réception de jeudi à la Maison du gouvernement de Wellington. Résumé d'une journée du 13 avril bien chargée.
Kate persiste et signe pour éblouir (et toc)...
Dimanche matin, c'était un départ important pour le duc et la duchesse de Cambridge : les jeunes parents savaient qu'ils ne reverraient pas le soir leur fils le prince George, confié aux bons soins de sa nounou de haut vol, Maria Teresa Turrion Borrallo, puisqu'ils devaient passer la nuit dans la région de Queenstown, dans le sud de l'Île du Sud. A moins que cela ne soit un soulagement et un répit, tant ils confient régulièrement combien Georgie est bruyant, plein de vie, et a mis du temps à faire ses nuits...
A leur arrivée matinale sur le tarmac à Dunedin ("petit bout d'Ecosse" du sud de la Nouvelle-Zélande), descendant de l'avion de l'Armée de l'Air néo-zélandaise mis à leur disposition pour toute la durée de leur tournée, Kate Middleton a d'emblée continué son impressionnant défilé de couleurs et de créateurs. Après Catherine Walker (rouge), Tory Burch (ivoire et marine), Alexander McQueen (bleu pastel), Jenny Packham (noir avec une fougère argentée) ou encore Erdem (vert menthe), elle avait choisi de paraître dans une robe bleu paon d'une créatrice pas étrangère à la Nouvelle-Zélande : Emilia Wickstead, qui a régulièrement les faveurs de la duchesse de Cambridge pour les grandes occasions (telles qu'une garden party d'Elizabeth II à Buckingham, par exemple), réside à Londres mais est native de l'archipel des antipodes. Visiblement, la belle Catherine, 32 ans, était déterminée à enfoncer le clou côté éclat, au lendemain de la remarque faite par William sur le côté trop flashy à son goût du manteau Erdem qu'elle portait à Cambridge.
Epoustouflante dans ce coloris lumineux et dans cette robe à la coupe gracieuse, complétée par un chapeau Jane Taylor et, pour la seconde fois, la broche en forme de fougère argentée que la reine d'Angleterre avait reçue lors de sa visite en Nouvelle-Zélande en 1954, elle s'est ensuite pliée, ainsi que William, au salut rituel maori, le hongi, ainsi qu'ils l'avaient fait à leur arrivée à Wellington lundi 7 avril - à savoir en pressant le nez contre celui de son vis-à-vis pour l'échange symbolique d'une respiration. Kate l'a également fait avec une fillette de 5 ans qui avait la chance de faire partie du comité de bienvenue, a eu droit à un câlin et a offert des livres pour le prince George.
Le duc et la duchesse de Cambridge se sont ensuite directement rendus à la cathédrale Saint Paul - en tournée à l'étranger, les membres de la famille royale assistent toujours au moins à un service religieux - pour la messe des Rameaux. Des milliers de personnes étaient dehors, dans la ville, pour les apercevoir à l'occasion du service dominical du très révérend Dr Trevor James et du Pr John Broughton.
... mais William tient sa revanche (nananère)
Le couple star a ensuite gagné le stade Forsyth Barr pour mettre à nouveau son esprit de compétition à l'oeuvre. A l'occasion d'un tournoi de "Rippa rugby", une variante du rugby sans contacts, avec un fanion à la ceinture, que pratiquent les enfants du cycle primaire, chacun d'eux s'est vu nommé entraîneur d'une équipe - Clutha pour William, qui était assisté d'Huriana Manuel, capitaine néo-zélandaise, et Pirates pour Kate, secondée par Richie McCaw, fameux capitaine des All Blacks . S'il a surtout donné comme consignes à ses jeunes athlètes de "prendre du plaisir", le duc de Cambridge, lui, a surtout pris plaisir à les voir triompher nettement des protégés de Kate Middleton, 30 à 20. "La prochaine fois, la prochaine fois", nargua-t-il avec humour son épouse, qui avait troqué sa belle robe contre une tenue beaucoup plus adéquate. Les visiteurs britanniques se sont ensuite chargés de décorer tout ce petit monde lors de la remise de médailles.
Du vin (avec modération) et de l'eau (avec modération)
Le prince William et Kate Middleton se sont ensuite envolés pour Queenstown, où les attendait la visite d'une fameuse exploitation vinicole, Amisfield Winery, et... une généreuse séance de dégustation. La duchesse Catherine a d'ailleurs failli choir dans le vignoble du haut de ses grandes chaussures compensées Russell and Bromley, sous l'oeil du maître des lieux John Darby, mais c'était avant de déguster les nectars du cru. Car cette fois, elle n'a pas refusé un peu d'alcool : "Même si elle ne boit pas beaucoup d'alcool, elle aime bien un petit verre de temps en temps", a rapporté un des employés avec qui elle a discuté. Un petit verre... ou plus : Kate a goûté le pinot noir Amisfield, le pinot gris Aurum et le riesling Remarkable. Autant dire que pour le coup de la grossesse, et même si elle n'a fait que de petites gorgées selon les témoins, on repassera !
William, fin connaisseur en vins, avait insisté pour faire la dégustation ("on ne peut pas rater une telle occasion !"), et s'est montré très intéressé, parlant climat, variétés de raisin. Mais il ne connaissait pas une technique locale qui l'a énormément surpris : l'utilisation d'hélicoptères pour contrer les températures trop froides, en faisant du surplace au-dessus des vignes ! "Vous plaisantez ?, s'est exclamé le prince, qui a quitté en septembre dernier son poste de pilote d'hélicoptère de secours dans la RAF. C'est une manière bien coûteuse de faire du vin ! Wow, si jamais il vous faut un pilote en extra, je suis là !"
Laissant leurs hôtes du domaine mettre un magnum du millésime 2013 en réserve pour le 21e anniversaire du prince George, William et Kate ont pris la direction de leur dernière escale du jour, et il valait mieux avoir encore les idées claires : c'est un tour en hydrojet sur la rivière Shotover, dans la région d'Otago, qu'on leur avait réservé ! Gilets de sauvetage et cheveux attachés étaient obligatoires... Pendant une demi-heure, le duc et la duchesse de Cambridge ont fait le plein de sensations fortes en glissant à bord d'un Shotover Jet, une fameuse attraction locale - déconseillée aux femmes enceintes - qu'on peut décrire comme un rallye nautique, à vive allure et avec de brusques changement de direction. "Ils ont hurlé lors des moments les plus décoiffants et ont semblé passer un super moment", a confié leur pilote, Wayne Paton, auquel William criait durant la course poursuite : "Plus près, Wayne, plus près [de l'autre bateau] !"
Une nuit en amoureux
A peine mouillés après leur excursion en hydrojet, le duc et la duchesse de Cambridge pouvaient se détendre et se préparer à se remettre de leurs émotions dans un havre de paix et de luxe : loin de George, resté à Wellington, on avait réservé pour eux un pavillon à plus de 7 000 euros la nuit (dans un complexe de dix suites et villas classé parmi les 100 plus beaux au monde et privatisé spécialement), situé dans les environs de Queenstown et jouissant d'une vue panoramique sensationnelle. Un cadre presque idéal pour envisager d'agrandir la famille.