Peut-être Kate Middleton aurait-elle dû se saisir d'un patronage dans le champ de la littérature... Ou peut-être pas, d'ailleurs. La duchesse de Cambridge et future reine consort a beau se démener, même enceinte, et s'investir progressivement dans ses missions, parfois les larmes aux yeux même, elle est en tout cas loin de faire l'unanimité dans les cercles lettrés. C'est du moins ce que laisse à penser la nouvelle agression verbale qu'elle subit actuellement, de la part d'une plume réputée et sacrément trempée dans le vitriol. Une plume républicaine, ce qui explique en partie son extrême animosité.
Trois mois après avoir essuyé les attaques terribles de l'écrivain Hilary Mantel, lauréate du Booker Prize, qui la qualifiait dans un discours devant une assemblée érudite de "vagin royal", de "mannequin de vitrine" et de "poupée en plastique", entre autres gentillesses qui lui valurent de se faire réprimander par le Premier ministre David Cameron, une autre auteure s'engouffre dans la brèche. La journaliste, romancière et activiste Joan Smith, avocate des droits de l'homme, la considère pour sa part comme la reine WAG - acronyme en vogue de Wives And Girlfriends, désignant à l'origine les compagnes (a priori potiches) de footballeurs, et, par extension, de personnalités célèbres.
La reine des potiches, Kate ? Celle-là même qui fait battre le coeur des foules partout où elle passe ? Dont le style est systématiquement désigné comme le plus apprécié du royaume ? Qui porte en elle le(a) prochain(e) héritier(e) au trône ? Richard Kay, chroniqueur royal du Daily Mail par qui arrivent régulièrement des informations confidentielles sur les royaux et les celebs, rapporte en substance le contenu d'un chapitre entier que Joan Smith consacre à démolir la duchesse Catherine de Cambridge dans son nouvel ouvrage, The Public Woman. Femme publique, Kate l'est, assurément ; mais pas comme l'activiste le voudrait.
"Pas d'ambition, pas d'identité, un archétype traditionnel de la femme qui cherche un mari, se marie et tombe enceinte le plus rapidement possible"
Militante républicaine qui refusa (c'est au moins cohérent) d'être distinguée dans l'ordre de l'empire britannique, l'auteure écrit à propos de Kate Middleton : "A l'âge de 30 ans, la nouvelle duchesse de Cambridge a fait bien peu depuis qu'elle a quitté l'université, à part jouer le rôle de soutien pour son compagnon, se marier avec lui en grande pompe, et tomber enceinte. Elle n'a jamais vraiment eu d'indépendance en termes d'identité ou de revenus - même ses vêtements, c'est son beau-père qui les paye -, et ne donne d'ailleurs guère l'impression de vouloir qu'il en soit autrement. Dépourvue d'ambition, consensuelle et insipide, Kate Middleton était la reine WAG en tout point sans en avoir le nom." Elle-même déçue en amour, ayant été mariée pendant huit ans au satiriste Francis Wheen puis ayant vécu une histoire avec un parlementaire du Parti Travailliste démis de ses fonctions pour fausses factures, estime que la duchesse doit sa notoriété "non pas en raison de ses accomplissements, mais pour la bonne volonté qu'elle met à jouer le rôle le plus traditionnel de la femme : attendre un mari, se marier et tomber enceinte le plus rapidement possible".
Pourquoi tant de haine ? Comme d'autre, Joan Smith, 59 ans, connue pour sa série policière (cinq romans) Loretta Lawson lancée en 1987, perçoit la fonction de représentation de Kate Middleton (ou du moins, la manière dont elle s'en acquitte) comme une grave régression dans le combat pour l'égalité des sexes et sa "perversité ahurissante". Et, la mettant dans le même sac que Coleen Rooney (épouse - qui vient d'ailleurs d'accoucher - du buteur de Manchester United Wayne Rooney) et Cheryl Cole (ex-épouse du défenseur de Chelsea Ashley Cole), d'ajouter : "C'est d'autant plus édifiant que la candidate la mieux placée, celle qui mérite sans doute plus que quiconque le titre de WAG, n'a jamais été mentionnée dans le liste des prétendantes les plus en vue du pays."
Une réaction, David Cameron ?