

Il s'en est passé, des choses, devant l'aile Lindo de l'hôpital St Mary, lundi 22 juillet 2013 - sans parler de ce qui se passait derrière les murs de la maternité où Kate Middleton a donné naissance à son premier enfant avec le prince William, le prince George de Cambridge. Entre médias sur des charbons ardents, bookmakers sur le front, et forces de l'ordre sur les dents, l'excitation était à son comble.
Et avec l'annonce officielle, vers 21h30, de la venue au monde du bébé royal, l'intensité n'a pas diminué, au contraire. D'autant que le protocole s'est mis en branle pour répandre l'heureuse nouvelle. Il y a eu la voix officielle, avec le communiqué du palais mais aussi le départ du secrétaire particulier du duc de Cambridge, Ed Perkins, pour Buckingham Palace avec entre ses mains le bulletin médical proclamant la naissance ; et il y a eu la voie pittoresque. Ou plutôt la voix pittoresque, très pittoresque même. Trop ?
Peu après le communiqué officiel de Buckingham, un personnage très folklo a fait son entrée en scène. En grand accoutrement et cloche à la main, un drôle d'énergumène à la voix de stentor a répercuté bruyamment la nouvelle de sa voix de stentor. Ce crieur public était vraiment too much. Héraut de la ville ? Héros du buzz, oui !
Tony Appleton n'était absolument pas mandaté par la couronne pour hurler la naissance du petit prince. Tony Appleton est simplement un Britannique excentrique, avec un certain talent d'acteur, il faut l'avouer. Les images de sa prestation acclamée par le public présent sur place, qui ajoutait encore un peu au decorum de la monarchie, ont fait le tour du monde et été commentées partout avec délectation : "En ce jour du 22 juillet de l'an 2013, nous accueillons, bien humblement, un futur roi, le premier-né de leurs altesses royales le duc et la duchesse de Cambridge, le troisième dans l'ordre de succession au trône. Et notre nouveau prince est le troisième arrière-petit-enfant de Sa Majesté la reine et le petit-fils de son altesse royale le prince de Galles. Puisse-t-il vivre longtemps, heureux et glorieux, et un jour régner sur nous. God save the Queen", avait-il ainsi déclamé, faisant mine de lire une déclaration royale.
L'intéressé lui-même, résident de l'Est londonien, a confessé la supercherie. Il y a tout de même un fond de vérité : Tony Appleton est certes bel et bien un crieur public... Oui, mais pas à Buckingham : à Romford, une ville moyenne de la banlieue nord-est de Londres, et à Bury St Edmunds, un gros bourg traditionnel du Suffolk. "Je suis royaliste. J'aime la famille royale. Je suis venu à l'improviste", a-t-il commenté par téléphone, interrogé mercredi, deux jours après son énorme buzz. "Je n'arrive pas à y croire, j'ai ouvert les journaux et mon visage est partout. Je n'étais pas invité, je me suis incrusté. Je suis sorti de mon taxi et je suis resté devant les marches, parce que je ne pensais pas qu'on me laisserait les monter. C'était génial. L'atmosphère était terrible, comme lors des Jeux olympiques", raconte encore l'homme, qui, en plus de se produire lors de parades ou d'inaugurations, loue ses services de maître de cérémonies lors de baptêmes, mariages et autres. La fièvre des Jeux olympiques d'ailleurs, il y avait effectivement contribué, présent lors du relais de la torche olympique le 22 juillet 2012. Et il avait aussi pris part aux célébrations du mariage royal le 29 avril 2011, comme vous pouvez le constater dans notre diaporama.
Le plus étrange dans l'affaire, c'est que le service d'ordre, évidemment à couteaux tirés vu les circonstances, ne se sont même pas souciés de faire les vérifications d'usage, dupés par ce personnage semblant sorti tout droit du Buckingham d'un autre siècle.