Keira Knightley n'a pas dû se réjouir en lisant les propos du réalisateur John Carney qui l'avait dirigée en 2013 dans New York Melody (Begin Again). Interrogé par The Independent, le cinéaste irlandais a fait une analyse très sévère de son travail avec l'actrice britannique de 31 ans.
"Je n'ai pas apprécié l'expérience des paparazzi et des tapis rouges. Le monde des stars de cinéma ne m'a jamais attiré. J'aime travailler avec des acteurs et je voulais retrouver ce que j'ai pu connaître en réalisant. Ce n'est pas que je n'ai pas aimé tourner New York Melody, mais Keira a un entourage qui la suit partout, et c'est très difficile de faire du bon travail dans ces conditions." Et d'ajouter que les compétences de son actrice n'ont pas aidé pour l'authenticité du film : "J'ai essayé du mieux possible mais je ne pense pas qu'elle avait l'air d'une vraie auteure-compositrice." Et il assène le coup fatal à son actrice : "Je ne pense pas que je travaillerai de nouveau avec des supermodels."
Les partenaires de Keira Knightley dans le film, Mark Ruffalo et Adam Levine – leader du groupe Maroon 5 –, ont en revanche eu droit aux éloges de John Carney qui estime que travailler avec eux a été une joie. Pour lui, les acteurs ne doivent pas avoir peur de se dévoiler devant la caméra. Ce que, selon lui, l'actrice nommée deux fois à l'Oscar ne sait pas faire : "Le truc de Keira, c'est de cacher qui elle est et je ne pense pas qu'un acteur puisse faire ça. J'aime travailler avec des comédiens curieux et authentiques, à l'opposé des stars. Je ne veux pas la descendre, mais vous savez, c'est dur d'être un acteur de cinéma, cela demande un certain niveau d'honnêteté et d'auto-analyse. Je ne pense pas qu'elle soit prête pour cela aujourd'hui et je suis certain qu'elle ne l'était pas pour ce film."
Keira se consolera en se remémorant les paroles d'un autre réalisateur, Joe Wright, dans USA Today qui a adoré la diriger dans Orgueil et préjugés (2005), Reviens-moi (2007) et Anna Karénine (2012) : "Keira est très bonne pour jouer les émotions les plus profondes. C'est la fille de mes rêves."
Pour sa nouvelle réalisation, Sing Street, John Carney reste dans l'univers de la musique avec l'histoire d'un jeune Dublinois durant les années 1980 qui se lance dans la musique pour impressionner une fille et se démarquer de sa propre famille. Pas de stars au casting cette fois – on notera toutefois le visage connu d'Aidan Gillen de Game of Thrones – dans le film de celui qui avait conquis jusqu'à Steven Spielberg avec le très sensible Once.