Révélé dans le TGV, boosté par l'apparition très sulfureuse de Cindy Lopes , de Secret Story, dans son récent clip Kessy is back, le chanteur aveugle Kessy (Kasey Mac Quean Ribe, de son vrai nom), dont on découvrait récemment le nouveau clip, est en bisbille avec son producteur, comme le relate vendredi 24 décembre le journal Le Parisien.
Le natif de Sainte-Lucie, en raison de son handicap, est placé sous curatelle. Une curatelle dont, depuis le mois de juin, son ami Xavier a la charge, lequel résume en quelques mots le parcours du jeune artiste : "Kessy a vécu en Martinique, puis aux Etats-Unis, avant d'arriver en France à 17 ans. Je l'ai connu quand j'étais animateur sur une radio auvergnate. Chanter est sa passion, il a toujours rêvé d'en vivre."
Une passion qui éblouira un public inattendu quand, lors d'un voyage en TGV, Kessy se met à faire le show "en interprétant des tubes et en battant le rythme avec sa canne", un moment filmé par un des voyageurs et posté sur YouTube, où la vidéo enregistrera plus de 500 000 visionnages. Le buzz lui vaudra un certain nombre de propositions.
Epaulé par Xavier et aidé de deux avocats, Kessy, 24 ans, se retourne aujourd'hui contre son producteur, DJ R-Wan qu'il accuse de lui avoir fait signer en janvier 2010 "un contrat qui n'était pas en braille et sans l'aval - obligatoire - de son curateur de l'époque", indique Le Parisien : "Notre client entend contester et résilier ce contrat dont nous réclamons la copie et dont la nullité nous paraît manifeste. On veut aussi connaître le détail de ses rémunérations. Notre mise en demeure du 26 novembre est restée sans réponse", déclarent les avocats de l'artiste, qui signalent qu'ils n'ont "plus de nouvelles du producteur depuis le mois d'août". Quant à un album à venir, une piste proposée par DJ R-Wan mais "refroidie" depuis, Xavier accuse : "En fait, DJ R-Wan a profité de la notoriété montante de Kessy pour se mettre en avant."
Du côté de DJ R-Wan, qui a produit le clip dans lequel on a retrouvé Cindy de Secret Story, on se défend : "Kessy s'impatiente pour l'album, mais il n'arrive pas à écrire de textes, on patine". Il affirme par ailleurs : "J'ai avancé plus de 30 000 euros pour la promo de Kessy, qui s'est produit au Zénith de Toulon. S'il y a un problème, ça vient de son manageur."
Et pour ce qui est du contrat, le producteur semble serein, infirmant les accusations dont il fait l'objet : "Le jour de la signature, Kessy était accompagné de Xavier, tout lui a été lu et il n'a jamais demandé une copie en braille. Je respecte le contrat."
Faisant intervenir une juriste de l'association Valentine Haüy au service des aveugles et malvoyants, Le Parisien rappelle que "la loi n'impose pas d'établir des documents en braille" ("la majorité des aveugles y sont défavorables, ils ressentiraient cela comme une remise en cause de leurs capacités et de leur autonomie"), mais bien la validation par un curateur.