Véritable idole des jeunes, Kev Adams a confirmé son statut de star. Non, de superstar. En 2015, c'est lui, cet ancien complexé originaire de Neuilly, qui a rythmé l'année. Cinéma, télé, scène et même musique... Kevin Smadja aura eu une actualité des plus riches. Et surtout prouvé que tout ce qu'il touche devient or.
Si, comme c'est souvent le cas, le cinéma français n'aura pas grandement brillé en 2015, Kev Adams fut bien au-dessus de la mêlée. C'est bien simple : le jeune comédien de 24 ans s'est imposé comme l'outil indispensable pour rimer avec succès. UGC et Pathé peuvent en témoigner, eux qui ont profité de la manne considérable que génère le jeune acteur. En juillet, Les Profs 2 sort en salles et surfe sur le succès du premier opus en attirant quelque 3,5 millions de spectateurs en salles. C'est un chouïa moins que le premier (3,9 millions d'entrées), mais suffisant pour faire de Kev Adams une valeur sûre - même lorsque le film n'est pas soutenu par la critique. Et le plébiscite continue avec Les Nouvelles Aventures d'Aladin. Il y campe le célèbre voleur devenu prince dans une version modernisée du conte des 1001 Nuits - et les fans sont au rendez-vous. Ils seront 4,4 millions de curieux à se presser dans les salles obscures. Après huit semaines d'exploitation, le film est projeté sur plus de 200 écrans.
Deux belles performances à l'heure où Hollywood ne laisse guère de place à la concurrence et où, chaque mercredi, sont proposés plus d'un dizaine de longs métrages.
Conséquence de ce succès certain : on s'arrache Kev Adams. Mais attention, le jeune garçon a la tête sur les épaules et ne dit pas oui à tout. En 2015, il aura tourné Amis publics avec la révélation Paul Bartel (Les Petits Princes) et Vincent Elbaz. Il planche actuellement sur Un sac de billes, le prochain de Christian Duguay avec Patrick Bruel, Christian Clavier, Elsa Zylberstein et Bernard Campan au menu. Deux longs métrages prévus pour 2016.
Dans le même temps, Kev Adams n'oublie pas ce qui lui a permis d'accéder à cette notoriété : la série Soda et la scène. Pour la première, qui perdure depuis 2011, Kev sera la vedette d'un deuxième téléfilm de 90 minutes intitulé Le Rêve américain. Quant à l'humour, celui qui a fait salle comble avec ses The Young Man Show et Voilà Voilà va faire la passe de trois, mais avec son idole Gad Elmaleh. Un beau choc des générations en perspective avec 32 spectacles prévus dont 5 se tiendront à l'AccorHotels Arena (ex-Bercy).
Star des réseaux sociaux, personnalité préférée des 7-14 ans, présent dans les top 3 des comiques (avec Florence Foresti et Gad Elmaleh) et acteur (avec Jean Dujardin et Omar Sy) favori du public, Kev Adams est un véritable phénomène... jusqu'aux charts. En glissant son flow un brin maladroit dans Le Prince Aladin avec Black M, il est aussi une star des ondes comme des smartphones ou autres lecteurs. Et là encore, carton plein dans les classements, avec une entrée à la troisième place et une présence dans le top 40 depuis plus de onze semaines.
Telle une rockstar déchaînant les foules - chaque apparition sur un tapis rouge ou chaque show joué le prouve -, Kev Adams est aussi adulé que détesté. Si, pour Daniel Tordjman, le producteur d'Aladin (qui a d'ailleurs signé pour un 2e opus, Alad'2), son protégé "a le pouvoir de rendre les gens heureux" et "respecte beaucoup les fans" parce qu'il sait exactement ce qu'on ressent, Kev Adams suscite "une sorte de jalousie et de dédain" selon son biographe René Chiche, lequel croit savoir que "même dans la génération des 15-30 ans, il y en a qui ne l'aiment pas du tout".
Pour Kev Adams, qui fait fi des critiques gratuites, le succès est "un cadeau" qu'il va jusqu'à juger "surréaliste". Quant à sa vie privée, il l'avoue, elle est absente. "Je n'ai pas le temps. Mais je ne peux pas m'en plaindre parce que c'est ce que je veux. Plus tard, j'aurai envie de fonder une famille, de me marier, mais pas maintenant", clame-t-il au Parisien.