Malgré les remous que son histoire familiale a pu causer et les attaques auxquelles elle a dû faire face pour le passé de son père, soupçonné d'avoir collaboré avec le régime nazi, la reine Silvia de Suède n'a pas tourné le dos à ses racines allemandes.
Née Silvia Sommerlath le 23 décembre 1943 à Heidelberg, fille de l'industriel allemand Walter Sommerlath et de son épouse brésilienne Alice (descendante du roi Alphonse III du Portugal), l'épouse du roi Carl XVI Gustaf de Suède - qu'elle avait rencontré à l'occasion des Jeux olympiques de Munich en 1972 et épousé le 19 juin 1976 -, a passé du temps dans le pays de ses origines, ces derniers jours.
Bien connue sur la scène philanthropique mondiale pour être la présidente-fondatrice de la World Childhood Foundation, la reine Silvia, 68 ans, inaugurait vendredi 16 mars un centre d'accueil de jour à son nom pour personnes atteintes de démence, à Bottrop (ouest de l'Allemagne), sous l'égide de l'association Malteser, branche de l'ordre de Malte en Allemagne qui rassemble les missions liées aux soins médicaux. Accompagnée du professeur Barbro Beck-Friis et de la directrice du centre, Wilhelmina Hoffman, la reine Silvia a découvert les locaux et dévoilé une plaque laissant trace de son passage. Elle a également pu rencontrer le personnel de ce centre dont l'une des vocations est de soulager les personnes ayant un proche souffrant de démence à charge pour pouvoir retrouver un semblant de vie (avoir un emploi) en journée.
La reine Silvia de Suède était attendue le lendemain, samedi 17 mars, à Bochum, dans la même région, pour se voir décerner lors du gala des Steiger Awards le Prix Steiger de la catégorie "Charité" en récompense particulière de ses actions contre l'exploitation des enfants. Splendide dans une robe bleu électrique quelques jours après avoir joué la carte du rose satiné pour le second dîner officiel de l'année au palais royal de Stockholm, la première dame de Suède a reçu cet honneur avec un grand sourire, mais a surtout profité d'être mise en lumière pour mettre l'accent sur son combat : "Chaque jour, 250 millions d'enfants travaillents. Et 1% d'entre eux le font sous terre", a-t-elle notamment déclaré, dans un silence de cathédrale. Liz Mohn, membre du conseil de surveillance de Bertelsmann et présidente de la Fondation Bertelsmann, a souhaité saluer l'engagement pour l'enfance de leur hôte du soir, qui était, en dépit de la gravité de sa cause, d'excellente humeur : la reine Silvia a en effet partagé son bonheur d'être depuis peu grand-mère pour la première fois. "Devant vous se tient l'heureuse grand-mère d'une petite Estelle née il y a trois semaines", a-t-elle dit à l'assistance, en référence au premier bébé de la princesse Victoria et du prince Daniel.
La cérémonie des Steiger Awards 2012, rendez-vous instauré il y a huit ans, a été troublée par des protestations et manifestations contre la venue du Premier ministre turc Erdogan, qui devait recevoir un prix, finalement annulée.