Ce n'est pas le genre de confidences qu'on aurait spontanément attendue de la part de Kurt Russell, encore moins dans le cadre de la promotion du dernier objet visuel tarantinesque : le très décrié Les Huit Salopards. L'interprète mythique de l'anti héros Snake Plissken dans New York 1997 et Los Angeles 2013 a révélé avoir offert l'asile à la princesse Diana, du temps où, encore mariée au prince Charles, elle vivait les affres de la surexposition médiatique.
Bourreau dans le dernier film de Quentin Tarantino, la star du cinéma d'action de la fin du XXe siècle se souvient avoir joué, en 1991, les protecteurs pour Lady Di, alors éreintée par la traque médiatique dont elle était la proie et qui allait finir tragiquement sous le pont de l'Alma, en 1997. De toute évidence, lui-même devait savoir, à 40 ans, ce qu'il en coûtait d'être une célébrité à son apogée, au sortir d'une décennie de succès devant la caméra de John Carpenter (New York 1997, The Thing, Les Aventures de Jack Burton...), de Mike Nichols (Le Mystère Silkwood), de Jonathan Demme (Swing Shift, qui lui permit de retrouver en 1984 une ancienne partenaire de jeu, Goldie Hawn, sa compagne à la ville depuis) ou encore de Robert Towne (Tequila Sunrise).
Diana, que l'avidité sans limites de la presse étouffait et inquiétait alors qu'elle s'évertuait à offrir une enfance normale à ses fils, le prince William et le prince Harry, a trouvé chez Kurt Russell une oreille compatissante... et un peu plus. Ce dernier a raconté, lundi en Australie, sur le plateau de l'émission The Project : "Je l'ai rencontrée avec le prince Charles, c'était à l'avant-première de Backdraft, un film [signé Ron Howard et sorti en 1991, il marquait le retour à l'écran de l'acteur après le fameux Tango & Cash, NDLR]. Ils faisaient un truc... un truc royal. J'étais entre eux deux, plutôt intéressant à l'époque ! Ils ne s'entendaient pas super bien." Comme la star hollywoodienne n'avait pas manqué de l'observer, le torchon avait de longue date commencé à brûler entre l'héritier du trône britannique et son épouse - dont la séparation serait annoncée en décembre 1992. "Au cours de la soirée, poursuit Kurt Russell, nous avons parlé des paparazzi et des difficultés qu'elle avait à aller ici ou là, tout ça ; alors je lui ai dit : 'eh bien, si un jour vous en avez l'occasion, vous savez, vous pouvez venir au ranch [dans le Colorado], nous avons une allée privée bien longue et c'est compliqué pour les paparazzi d'y accéder, peut-être que cela vous plairait'."
L'invitation, d'une grande courtoisie, aurait très bien pu rester lettre morte. Mais Goldie Hawn entra en scène : la compagne de Kurt se chargea en effet d'organiser la venue de Lady Di en compagnie de William et Harry, avec la complicité de Sarah Ferguson, épouse du prince Andrew et belle-soeur de Charles et Diana : "Goldie et Fergie se connaissaient par le biais d'un ami commun et elles ont arrangé tout cela ; elle est venue avec ses garçons et ils sont restés à la maison." Le séjour a eu lieu en 1995 et le trio royal a eu la pleine jouissance du ranch, savourant ces moments de quiétude tandis que ses hôtes se trouvaient dans une autre de leurs propriétés, laissant le trio aux bons soins de la gouvernante, Bonnie - laquelle est "devenue très proche" de la princesse anglaise : "À chaque Noël, elle recevait une gentille carte de la part de Diana", ponctue Kurt Russell.
William et Harry, qui avaient respectivement 13 et 11 ans, doivent en avoir quelques souvenirs...