Sous l'emprise d'une étrange puissance électro-pop-biz'art gagaïsante, vous vous surprenez depuis plusieurs jours à chanter, parfois en imitant un effet vocoder : "Sorry I can't hear you, I'm kinda busy, I'm kinda busy, I'm kinda busy"...
Avec Lady Gaga, l'addiction, c'est simple comme un coup de fil. Le sien, assortie d'une visioconférence conviant lady Beyoncé, a assommé la scène musicale, l'inondant de son audace et de son déluge de références, du cocktail sexe/violence esthétisé terriblement tarantinesque à l'exubérance chromatique de David LaChapelle.
Pour le clip de Telephone, puisque vous avez vu le numéro s'afficher et que vous avez identifié cette chanson extraite de l'album The Fame Monster, la sulfureuse icône pop new-yorkaise avait retrouvé, après une parenthèse pour le clip désavoué de Bad Romance (Gaga était peinée de devoir admettre qu'elle le trouvait... faible !), Jonas Akerlund, réalisateur-esthète qui avait commis la vidéo révolutionnaire de Paparazzi. Mieux encore, c'est un feuilleton voué à repousser sans cesse les limites qui se profile : car, si Telephone est un véritable court métrage présenté comme la suite de Paparazzi, il s'achève sur un To be continued (vous pouvez vérifier en image avec notre galerie ci-dessus) qui ne saurait être qu'un simple effet de style.
En attendant la suite de la suite, découvrez dès maintenant le making of du clip de Telephone : l'occasion, outre de visiter l'envers de l'improbable décor, de faire connaissance avec cet étonnant réalisateur suédois de 43 ans, qui, bien qu'ayant déjà servi copieusement la musique sans barrières (Lenny Kravitz, Madonna, Metallica, The Prodigy, Jamiroquai, James Blunt, The Smashing Pumpkins, Pink, U2, Paul McCartney, Jane's Addiction, Robbie Williams, Rammstein, Mika...), est entré dans une dimension insondable avec Lady Gaga.
Guillaume Joffroy