Vendredi 13 avril 2018, le tribunal de grande instance de Nanterre rendait sa décision : les aînés, David Hallyday et Laura Smet, n'obtiennent aucun droit de regard sur le dernier album de Johnny Hallyday ; en revanche, ses biens immobiliers en France et ses revenus artistiques dérivés sont gelés. Pour Me Ardavan Amir-Aslani, c'est une victoire très nette de Laeticia Hallyday et, désormais, très officiellement, une simple bataille pour l'argent...
Interrogé sur BFMTV, l'avocat est formel : "[Laeticia Hallyday] est très heureuse parce que la seule chose qui l'intéressait, c'était l'album, faire en sorte que tous ceux qui ont aimé la musique de l'artiste puissent enfin avoir accès à l'album. (...) L'essentiel des débats, c'était justement le droit moral, le droit de regard, cette question a été balayée. Aujourd'hui, c'est d'une clarté limpide. Pour le cas où l'affaire devrait se poursuivre, c'est un combat pour l'argent, et non plus pour la mémoire de l'artiste." L'avocat de Laura Smet a, quant à lui, fait savoir ce matin sur RTL que sa cliente était prête à négocier – en réalité à faire appliquer le droit français et partager les biens de son père ainsi que le droit moral entre ses quatre enfants – jusqu'au 15 juin prochain, date à laquelle Johnny aurait eu 75 ans. Le camp de Laeticia a répondu qu'il n'y avait pour le moment aucune prise de contact de la partie adverse...
Quand il s'agit de l'héritage de Johnny Hallyday, de quoi parle-ton en réalité ? Le Figaro a mené l'enquête sur le véritable patrimoine de Johnny Hallyday. On sait qu'il est question d'un trust, en regroupant deux, dont Barbara Uzzan, une expert-comptable américaine, est le protector en lieu et place de Grégory Boudou. Ce trust, entre autre a aussi pour but d'assurer un train de vie raisonnable à Laeticia et à ses filles, Jade et Joy : le JPS Foreign Assets pour ses biens à l'étranger (la villa de Marnes-la-Coquette et la moitié de celle de Saint-Barthélemy qui appartenait à Johnny, résident américain depuis trois ans) et le JPS (ses initiales) pour son patrimoine américain comprenant deux maisons ainsi que ses droits d'interprète et d'édition. Mais le Trustee ( celui qui est responsable du fonctionnement du Trust) vient d'être nommé, c'est la Bank of America. Mais selon Le Figaro, Laeticia est la seule bénéficiaire d'un troisième trust et la propriétaire d'un solide patrimoine immobilier... Ce n'est pas un trust caché, elle n'avait d'ailleurs pas à le déclarer à la mort de son mari.
Selon des documents officiels que se sont procurés nos confrères, "ce patrimoine immobilier personnel s'élève à 28 millions d'euros". En effet, Laeticia Hallyday possède l'autre moitié de la villa de Saint-Barth', 49% de celle de Pacific Palisades (estimée à 14,5 millions de dollars) où elle était installée avec Johnny et leurs filles (qui est sa résidence principale, et la même part dans une autre propriété, beaucoup plus modeste, à Santa Monica, évaluée à 1,435 million de dollars. Ces parts ont été transférées le 27 janvier 2017 dans un trust baptisé LMS (Laeticia Marie Smet), "créé à Los Angeles trois ans plus tôt, le 11 juillet 2014". Le Figaro parle d'une "date clé" : ce jour-là, "le rockeur a en effet signé une foule de documents, dont son testament américain et la création des trusts destinés à accueillir son patrimoine". Depuis 2012, Laeticia a beaucoup travaillé auprès de son mari, elle était sa directrice artistique et touchait donc l'équivalent de salaires.
Il faut également prendre en compte la PME américaine Born Rocker Music Inc, société américaine dont Johnny Hallyday était le président, et Laeticia, la secrétaire générale. Born Rocker Music Inc est dans le trust de Johnny. "C'est à cette société que Warner Music a versé l'avance de l'album posthume, fin novembre 2017", écrit Le Figaro. Comme le permet le droit américain, les comptes de cette société n'ont pas été publiés, aussi est-il difficile d'évaluer ce qu'elle peut représenter dans la succession... À ajouter également, une société au Luxembourg, une autre à Genève, ainsi que plusieurs comptes en banque possibles à l'étranger dont Laeticia peut disposer comme bon lui semble : dans son dernier testament, Johnny Hallyday écrivait justement qu'il disposait de comptes "aux États-Unis, en France ou ailleurs"...
Dernier élément en faveur de Laeticia Hallyday, elle continuera de toucher les loyers de mise en location de la villa de Saint-Barthélemy. Le Figaro rappelle que c'est David Hallyday qui avait demandé, pour protéger ses soeurs Jade (13 ans) et Joy (9 ans), que le gel des avoirs ne concernent pas ses loyers.
Pour Le Figaro, ces nouveaux éléments expliquent que les conseils de Laeticia se réjouissent de la décision du tribunal de grande instance de Nanterre.