Jeudi 30 novembre 2017, devant la Savannah, la maison de Johnny Hallyday et Laeticia à Marnes-la-Coquette, les voitures et les motos défilent. Ce soir, c’est dîner de retrouvailles chez le Taulier. Après son admission quelques jours plus tôt, en détresse respiratoire, à la clinique Bizet qu’il vient de quitter, ses plus proches copains ont décidé de se retrouver tous les jeudis chez lui. Pour lui remonter le moral mais aussi pour visionner ensemble les images du road trip qu’ils ont fait un an plus tôt aux États-Unis.
Ce soir-là, dans la sublime maison, racontait Paris Match peu après, se trouvent le parolier Pierre Billon, pote de la première heure de Johnny, Sébastien Farran, son manager, le chanteur Yodelice, (alias Maxim Nucci) la productrice Anne Marcassus et l'acteur Vincent Lindon. Laeticia est présente, bien sûr, avec ses filles Jade et Joy, de même que sa grand-mère, Elyette, qui s’entend si bien avec le chanteur et que l’on surnomme affectueusement Mamie Rock. Tous entourent un Johnny, "amaigri, peinant un peu à avancer, sous morphine", tel qu’il sera décrit par Paris Match, un homme à bout de force qui regagnera sa chambre avant même que le repas ne soit servi.
C’est dans ce bureau transformé en chambre d’hôpital qui, lors de cette dernière soirée entre amis, va servir de salle à manger, que Johnny va finir ses jours. Vers 22 heures le 5 décembre, le chanteur, surveillé par un médecin et deux infirmières, demande à être placé sur son fauteuil roulant. C’est à ce moment-là, ainsi que le racontera plus tard Philippe Labro lors de l’hommage à la Madeleine, que Johnny est tombé, qu’il a levé les yeux au ciel avant de les fermer à jamais.
"Johnny Hallyday est parti. Jean-Philippe Smet est décédé dans la nuit du 5 décembre 2017. J'écris ces mots sans y croire. Et pourtant, c'est bien cela. Mon homme n'est plus." La dépêche qu’envoie Laeticia à l’AFP est publiée à 2h44. La légende du rock français, qui était né le 15 juin 1943 à Paris, meurt donc 74 ans plus tard à Marnes-la-Coquette. C’était il y a 7 ans aujourd’hui…
En 1999, pour un peu moins de 5 millions d’euros, Johnny et Laeticia achètent la Savannah, située dans les Hauts-de-Seine. Trois ans plus tôt, c’est dans ce même département que les deux amoureux ont été unis, à la mairie de Neuilly, par le maire d’alors, Nicolas Sarkozy. Grâce à cette propriété, située dans un domaine privé à la lisière de la gigantesque forêt domaniale de Fausses-Reposes, Johnny va pouvoir s’aérer un peu lorsqu’il sera de passage à Paris. Car dans les années 2000, c’est à Los Angeles qu’il réside avec sa jeune chérie. En Californie, il peut mener une vie quasiment normale, dans l’anonymat et sous le soleil…
Lorsque des concerts ou autres obligations l’appellent en France, il regagne donc sa villa dans la banlieue huppée de l’ouest parisien où Maurice Chevalier ou Alain Prost avaient élu domicile avant lui. Il y retrouve un bon camarade de route, Hugues Aufray, qui a lui aussi choisi le calme de cette commune huppée pour aller couler ses vieux jours.
La maison de 900m² bâtie sur un terrain de 5 500 mètres carrés avec terrain de tennis et piscine semble tout avoir du petit paradis. Pourtant, Johnny ne s’y sent pas bien. En 2018, Paris Match expliquait que le rockeur n’aimait pas cette propriété depuis que "le gardien, ivre, avait tiré sur des passants qui s'intéressaient d'un peu trop près à la demeure…"
En 2010, le couple, désormais parents de Jade et Joy, met donc la maison en vente. Prix affiché : 26 millions d’euros. C’est que cette même année, les Hallyday ont fait faire d’énormes travaux. Ils ont notamment fait aménager une vraie salle de cinéma pouvant accueillir une vingtaine de spectateurs. La maison comporte aussi une salle de sport, une salle de jeux et une cave à vin. Mais le bien, dont le prix est plutôt estimé entre 15 et 18 millions d’euros, ne trouve pas preneur. La Savannah va rester leur propriété.
Le 5 janvier 2018, cela fait un mois tout juste que Johnny a poussé son dernier soupir. Le Parisien révèle que la célèbre villa est de nouveau en vente. Le prix, inconnu à l’époque, oscillerait entre 20 et 30 millions d’euros… C’est le début d’un long feuilleton qui, 7 ans après, n’a toujours pas trouvé son épilogue.
Tous les agents immobiliers le rappellent : lorsque l’on veut vendre un bien, il faut oublier son côté affectif, oublier ce qu’on a vécu dans cette maison. Les bons moments passés, les souvenirs forgés sont autant d’éléments qui, pour le vendeur, ont une valeur inestimable, mais dont l’acheteur n’a que faire. Mais comment faire abstraction du passé d’une maison. À plus forte raison lorsqu’elle a appartenu à un monstre sacré comme Johnny Hallyday et sa famille.
“Vous pouvez avoir quelqu'un qui arrive, et qui sort 35 M€ car c'est Johnny.”
Peu après sa mise en vente, nos confrères du Parisien consultent une agence de la commune spécialisée dans la vente immobilière de prestige. Sa directrice Caroline Frizon confirme : "C'est extrêmement compliqué, car on ne peut pas parler d'un prix réel de la propriété… On parle de la maison de Johnny Hallyday." Elle ajoute : “Vous pouvez avoir quelqu'un qui arrive, et qui sort 35 M€ car c'est Johnny." Or, force est de constater que ce “quelqu’un” n’est jamais arrivé.
Ce n’est pourtant pas la publicité qui a manqué. Assurée par les nombreuses agences qui ont eu mandat pour en assurer la vente, voire, dixit un proche de Laeticia à Purepeople, par celles qui s’en sont sans vergogne auto-saisies. Une mise en lumière qui a braqué les yeux des fans vers la propriété, ceux des cambrioleurs aussi, mais hélas pas ceux des acheteurs.
Laeticia a ainsi à plusieurs reprises baissé le prix, passant de 15 millions d’euros, à un peu plus de 10. C’est cette somme qu’affichait L’agence, de la famille Kretz, connue pour son émission sur Netflix et qui s’est offert un joli coup de projecteur en mettant en avant la fameuse Savannah. Là encore, peine perdue.
En 2022, Laeticia décide de retirer le mandat aux Kretz pour le confier à l’Agence immobilière Philippe Menager & Nicolas Hug. Ils ne seront pas plus heureux dans leur démarche. Joints par Purepeople, ils nous confirment qu’ils n’ont plus, eux non plus, la maison de Marnes-la-Coquette à la vente.
Qui donc a pris le relais ? Mystère. Et le secret qui entoure désormais les éventuelles transactions ne doit rien au hasard. Une source proche de la veuve de Johnny affirme en effet à Purepeople que Laeticia “n’a pas été convaincue par les mandataires précédents et qu’elle a décidé de confier la vente à des acteurs du secteur ayant pignon sur rue.”
“Les gens venaient juste voir la maison de Johnny, sans aucune volonté d’acheter. Il y a eu beaucoup trop de visites, Laeticia a dû mettre le holà parce que c’était devenu Disneyland”, affirme notre source qui nous apprend que la vente est devenue moins urgente pour Laeticia qui “retrouve toujours avec plaisir cette maison dans laquelle elle loge lorsqu’elle vient à Paris.”
D’après Paris Match, qui tentait en mars dernier de comprendre pourquoi la maison ne trouvait pas preneur, Laeticia aurait tout de même reçu des propositions. Inférieures au prix demandé, elle les aurait refusées. Comme si, finalement, cette maison, dont la famille semblait si désireuse de se débarrasser juste après la mort de Johnny, faisait aujourd’hui partie d’une longue histoire sur laquelle personne ne veut poser le mot "fin".