Johnny Hallyday est mort le 5 décembre 2017 dans sa maison de Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine) des suites d'un cancer du poumon qui s'était généralisé. Quelques jours plus tard, le 11 décembre, le rockeur préféré des Français a été enterré au petit cimetière marin de Lorient de Saint-Barthélemy, l'île des Antilles françaises qu'il aimait tant, en présence de son clan : sa femme Laeticia Hallyday, leurs deux filles Jade et Joy, mais également ses deux aînés Laura Smet et David Hallyday. Pourtant, cette unité familiale n'a pas tardé à voler en éclats lorsque Laura et David ont découvert que leur père les avait déshérités, jugeant qu'il avait été suffisamment généreux par le passé avec eux et qu'il était à présent temps de porter toute son attention sur les deux plus jeunes, Jade et Joy.
Se sentant lésés, Laura Smet et David Hallyday ont alors contesté le testament de leur père rédigé aux États-Unis et se sont lancés dans une bataille judiciaire contre Laeticia Hallyday, dont le but était avant tout de déterminer si la justice française s'estimait compétente pour trancher dans la guerre autour de l'héritage de Johnny Hallyday.
Le 28 mai 2019, le tribunal de grande instance de Nanterre a estimé être effectivement compétent pour statuer dans cette affaire. "La résidence habituelle de Jean-Philippe Smet [le vrai nom de Johnny Hallyday, NDLR] (...) est en France" et non aux États-Unis, avait justifié la cour en notifiant sa décision. Maître Arnaud Albou, alors avocat de Laeticia Hallyday, avait pourtant défendu que le chanteur avait tous les éléments pour être considéré comme résident américain, lui qui vivait depuis de longues années à Los Angeles : Sécurité sociale, comptes en banque, permis de conduire... La veuve de Johnny avait décidé de faire appel de cette décision.
Un autre dossier est également source de tensions entre Laeticia Hallyday, Laura Smet et David Hallyday : la construction du caveau familial à Saint-Barthélemy que Johnny Hallyday voulait avant sa mort mais qui n'avait pas pu être bâti avant son décès. Ses deux grands enfants reprochaient à Laeticia le manque de communication et Laura Smet avait obtenu la suspension soudaine des travaux pourtant déjà entamés.
Dans ce contexte délicat, une période d'apaisement a fini par se dessiner, en l'espace de quelques semaines. Elle a été initiée par Laeticia Hallyday en octobre dernier, lorsqu'elle a annoncé vouloir rétablir le dialogue. Le 14 octobre, la veuve de Johnny Hallyday a transmis un communiqué à l'AFP, expliquant notamment : "Dans une volonté d'apaisement et de retour au dialogue, je m'engage à ce que David et Laura bénéficient d'informations régulières et transparentes quant à la construction et à l'aménagement du caveau familial."
Le lendemain, le 15 octobre 2019, Laeticia Hallyday a créé la surprise en annonçant qu'elle renonçait à faire appel de la décision rendue par le tribunal de grande instance de Nanterre en mai. Ainsi, la maman de Jade (15 ans) et Joy (11 ans) a reconnu la compétence des tribunaux français pour régler le litige qui l'oppose depuis bientôt deux ans à Laura Smet et David Hallyday. Elle ne s'est plus opposée à ce que le dossier soit traité sur le fond par le tribunal de Nanterre, à moins que les deux parties ne trouvent un accord et que l'affaire ne se règle finalement pas devant la justice.
Toujours dans un souci d'apaisement, Laeticia Hallyday a publié un message sur sa page Instagram depuis Los Angeles ce même 15 octobre 2019. Elle y a réaffirmé sa volonté de rétablir "un dialogue constructif et serein" et dit avoir choisi "la paix" plutôt que les querelles. "Aujourd'hui, lorsque je vois grandir nos filles, je sens la nécessité et l'espoir indéniable d'un lendemain de paix paisible et serein, un lendemain digne de notre histoire, à la hauteur de nos rêves partagés. Nombreux sont ceux qui m'ont tenue responsable des dernières volontés de mon mari", avait-elle écrit. Laeticia Hallyday a également tendu une nouvelle main à Laura Smet et David Hallyday : "Il est temps aujourd'hui d'éclaircir et d'apaiser, dans un dialogue constructif et serein, les incompréhensions et les querelles qui ont maintenant trop duré. Je choisis la paix. C'est avec cette volonté que j'ai donné, dès aujourd'hui, des instructions à mes conseils pour toutes les démarches procédurales à suivre."
Autant de preuves d'envie d'apaisement qui ont parlé à David Hallyday qui s'en est dit "heureux" par la voie de son avocat.
Lors de l'audience du 6 novembre 2019 à la cour d'appel de Versailles, les avocats de Laura Smet et David Hallyday ont renoncé "dans un souci d'apaisement", à réclamer les frais de justice dus par Laeticia Hallyday dans la querelle sur l'héritage de leur père, Johnny Hallyday. Le montant de ces frais s'élevait à 7000 euros. "Nous saluons le retour de la sérénité dans ce dossier qui en avait bien besoin", a déclaré Me Pierre-Jean Douvier, l'avocat de David Hallyday. Dans le même temps, Le Parisien avait annoncé qu'une réunion s'était déroulée dans le plus grand secret à Paris la veille de l'audience, le mardi 5 novembre.
À l'occasion du grand spectacle consacré à Johnny Hallyday à l'Olympia, coorganisé par Laeticia Hallyday, David Hallyday s'est toutefois montré assez vindicatif, preuve que l'apaisement demeure encore fragile. "J'ai tendance à dire que si c'est un hommage artistique, c'est mieux qu'il soit qualitatif que quantitatif. Mais si c'est pour que des gens montent quelque chose pour gagner du fric dessus, non", a déclaré le fils de Johnny Hallyday et Sylvie Vartan lors d'une interview accordée au Matin.
Dans le même temps, Laeticia Hallyday s'est montrée plus douce dans une interview publiée dans Le Journal du dimanche, quelques heures avant de se rendre à l'Olympia avec Jade et Joy. "Pour moi, il n'y a pas deux clans, mais une seule famille. C'est le pilier de celle-ci qui nous a quittés et l'ensemble de l'édifice s'est écroulé sur nous tous. Johnny est parti il y a deux ans. Il nous manque, à tous. Rien n'apaisera notre peine, mais le temps de la paix est venu. Je ne doute pas un instant que nous y parviendrons tous. J'espère que ça va se faire, que mes filles vont pouvoir retrouver leur frère et leur soeur. On a tous besoin de se reconstruire", a-t-elle notamment déclaré.