Lambert Wilson est pour la deuxième année consécutive le maître de cérémonie du Festival de Cannes. Ses talents d'orateur, son élégance et son esprit éclairé font de lui une personnalité en or pour assurer cet exercice délicat. D'autant plus qu'il connaît bien la Croisette.
Dans TéléObs, il se souvient ainsi de moments forts. À propos de Rendez-vous d'André Téchiné, il raconte : "J'ai laissé une Juliette Binoche totalement inconnue, timide, inconsciente de son charme, je retrouve une vamp consciente de sa valeur et de sa rareté. Elle absorbe le regard de tous." Le comédien a remis un prix en 2006, année où Sophie Marceau - membre du jury cette année - fait son discours confus : "Dans les coulisses, Anjelica Huston et Cate Blanchett, affolées, supplient qu'on l'arrête." En 2010, Lambert Wilson défend deux films, La Princesse de Montpensier et Des hommes et des dieux. En raison d'un burn-out, il est en clinique et ne peut présenter le premier film. Il découvre que la raison officielle de son absence est une "péritonite"... Pour le second long métrage, qui bouleversera la Croisette, il vit le Festival "collé au plafond" : lors du photocall, il embrasse sa partenaire Sabrina Ouazani et le réalisateur Xavier Beauvois.
Et s'il ne devait garder qu'une image du Festival, ce serait celle de feu Alain Resnais "qui était monté par l'ascenseur, nous attendant en haut des marches avec bonté". C'était pour la présentation de Vous n'avez encore rien vu. Enfin, il se prépare à capter l'attention des festivaliers cette année encore avec son discours d'ouverture : "Lors de l'édition précédente, nous n'avions pas parlé de l'État islamique. Cette fois, je ne peux éviter d'évoquer la barbarie. Comment y réussir d'une manière subtile et poétique ? Ça, c'est du lourd. Mais le cinéma mérite qu'on le responsabilise."
Interrogé par le magazine Première, il compare Cannes et les César : "Cannes est plus civilisé. Je suis déjà monté sur la scène des César en tant que remettant et on y sent une hostilité folle, des émotions extrêmement négatives. En France, on a l'impression que les gens ne se réjouissent pas du succès des autres." Les Américains sourient et se réjouissent pour les autres, "même si c'est totalement hypocrite" et il ajoute : "Je crois que les Français confondent les César avec le prix Nobel de la paix." Quant au rythme de la Croisette, il n'est pas facile à tenir : "On ne dort pas assez, on voit trop de monde." Et, plein d'humour, il dit : "[À Cannes], ça fait trente-cinq ans qu'on m'appelle Christophe Lambert."
Retrouvez l'intégralité de ces interviews dans le magazine Première du mois de mai et TéléObs du 9 mai
Lambert Wilson : ''À Cannes, ça fait 35 ans qu'on m'appelle Christophe Lambert''
Publié le 13 mai 2015 à 17:58
Lambert Wilson, maître de cérémonie du Festival, lors du photocall à Cannes le 13 mai 2015© Abaca
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