Tout a commencé lorsque la ministre de la Justice Christiane Taubira a été la cible de critiques pour n'avoir pas chanté la Marseillaise lors de la commémoration de l'abolition de l'esclavage le 11 mai. Elle avait alors répondu que certaines circonstances appellent plus au "recueillement qu'au karaoké d'estrade". L'acteur Lambert Wilson, sous les projecteurs puisqu'il est le maître de cérémonie du Festival de Cannes, s'était invité dans la polémique en clamant qu'il était temps de changer les paroles "d'un autre temps" de ce chant patriotique. Une colère qui fait réagir une autre personnalité du cinéma, le réalisateur Jean-François Richet (Mesrine). Celui-ci tient à rappeler le sens véritable des mots qui choquent le fils de George Wilson. Ce que des journaux comme Le Monde et Marianne ont également fait pour éclairer ces couplets écrits par Rouget de Lisle en 1792, et éviter tout scandale vain.
Lambert Wilson a déclaré sur RTL : "Je suis extrêmement énervé que personne ne dise qu'il est temps de changer les paroles de La Marseillaise, qui sont d'un autre temps. Quand j'entends 'Qu'un sang impur abreuve nos sillons', je suis sidéré qu'on continue à chanter ça. Les paroles sont épouvantables, sanguinaires, d'un autre temps, racistes et xénophobes. La musique est fantastique. Il y a pas mal de paroles qui passent et certaines qui sont inécoutables."
Sur sa page Facebook, Jean-François Richet souhaite toutefois mettre en lumière une autre vision - la bonne - de la Marseillaise : "Quand vous dites que 'Les paroles de La Marseillaise sont racistes et xénophobes' en référence à 'Qu'un sang impur abreuve nos sillons'. Explication de texte: Le sang impur c'est le nôtre, celui du peuple Français révolutionnaire. En effet les monarchistes s'étaient auto-proclamés 'le sang pur' ; donc nous, par opposition nous nous sommes auto-proclamés le 'sang impur', C'est notre sang révolutionnaire qui abreuvera nos sillons... afin que les champs de blé puisse nourrir notre nation révolutionnaire. Cette strophe est un appel au sacrifice. Ceux qui auront donné leur sang pour la liberté nourriront la terre qui produira d'autres révolutionnaires. C'est cela le sens de cette phrase. Cela n'a rien à voir avec de la xénophobie, ni du racisme."
Le cinéaste, qui travaille sur le remake d'Un moment d'égarement avec François Cluzet et Vincent Cassel, finit son argumentation par une pique à l'endroit de Lambert Wilson, mais aussi de l'Etat : "Vous êtes 'sidéré' par des paroles que vous ne comprenez pas, moi je suis sidéré par votre inculture historique, en même temps ce n'est pas tout à fait de votre faute. Si l'école de la République avait fait son travail, vous n'en seriez pas là."