On connait Lambert Wilson acteur, mais le sexagénaire a bien d'autres passions. Celle de l'histoire mais également de la musique. Et si sa carrière cinématographique est bien plus étendue puisqu'à l'échelle internationale, l'homme de 66 ans n'en a que faire, et poursuit sa carrière confidentielle dans la musique. Dans les colonnes de Nice-Matin ce dimanche 21 juillet, l'acteur, qui a dévoilé sa bisexualité en 2016, revient sur cette passion débordante pour la chanson et révèle même que cette dernière lui est plus essentielle et salvatrice que les tournages de cinéma qu'il enchaîne depuis 1977.
"En ce moment, j'accorde beaucoup plus de place à la musique. Parce que c'est ce que je préfère, en fait. Je trouve les musiciens plus généreux, plus intéressants. Il y a quelque chose de joyeux et de choral quand on prépare un spectacle. Travailler un texte, en tant que comédien, ça se fait beaucoup plus dans la solitude" confesse l'acteur qui n'est effectivement à l'affiche d'aucun film en 2024. Si on a pu le voir en 2023 dans trois longs-métrages (Les choses simples avec Grégory Gadebois et Marie Gillain, Des mains en or d'Isabelle Mergault et avec Josiane Balasko et Sylvie Testud puis Cinq hectares, avec Marina Hands et Arthur Dupont), l'acteur souhaite cette année se concentrer exclusivement à la chansonnette.
Ce lundi 22 juillet 2024, Lambert Wilson sera à l'affiche des Nocturnes de la Villa, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, aux côtés de son pianiste Bruno Fontaine. Ensemble, en piano-voix, les deux hommes proposeront un concert baptisé Old Friends, dans lequel il livre son amour pour la musique classique. Mais si cet exercice est aujourd'hui un pur moment de plaisir, ce n'était pas le cas à ses débuts...
Le chanteur, qui a déjà sorti huit albums, n'a pas toujours été heureux dans ce métier. Très stressé, comme il l'a confié à nos confrères, Lambert Wilson a vécu "l'une des plus grandes peurs de (sa) vie" lors de la parution de son premier album, Musicals, en 1988. Quelques semaines plus tôt, il avait effectué sa première scène, à Monaco, devant un parterre de personnalités huppées du Rocher... Mais rien ne s'est passé comme le trentenaire de l'époque l'avait imaginé...
"La répétition générale était cauchemardesque, surtout pendant une cantate de Bach, avec un passage qui était une sorte de duo entre le hautbois et moi" se souvient Lambert Wilson. Au regard des répétitions calamiteuses du jeune chanteur, les musiciens étaient loin de lui faire confiance, faisant ainsi croître son inquiétude : "Je n'avais jamais travaillé avec un chef d'orchestre... Je ne comprenais pas ses gestes. Les musiciens pensaient qu'on allait vers la catastrophe".
Au final, plus de peur que de mal pour Lambert Wilson, qui, à cette époque, était malmené par la vie et par des démons personnels : le concert se passera sans accros majeurs, et ses premiers pas sur scène restent aujourd'hui encore un très bon souvenir. "Cela s'est bien passé, c'était un petit miracle que je n'ai pas pu expliquer" se souvient-il 36 ans plus tard, avant de conclure : "J'étais dans un état second, d'hyper-concentration, presque de prière. Je peux dire que ça reste un souvenir très fort pour moi."