Mercredi 30 janvier, Laure Manaudou annonce en direct sur le plateau du Grand Journal de Canal+ qu'elle quitte les bassins pour de bon. Elle accompagne sa retraite attendue par l'annonce de sa grossesse... Une retraite et une carrière exemplaire sur lesquelles est revenu son père, pourvoyeur de talents puisque le cadet Florent a décroché l'or olympique sur 50 mètres l'été à Londres.
"Il s'est dit tellement de choses sur Laure, confie Jean-Luc Manaudou à l'AFP lorsque l'on évoque l'image de la championne, passée de petite fille capricieuse à mère de famille épanouie. On lui a affublé une autre personnalité. Celle de capricieuse, de star, de 'je ne dis plus bonjour à personne'. Quand on connaît la famille Manaudou, les enfants ne cherchent pas la lumière. (...) Je trouve que Laure a bien gardé la tête sur les épaules, elle n'a jamais perdu de vue qui elle était et ce qu'elle faisait."
La jeune femme a toujours voulu rester elle-même, comme lorsqu'elle a souhaité quitter Philippe Lucas pour rejoindre l'Italie et son compagnon d'alors, Nico Marin, se privant, selon le légendaire entraîneur, d'un triplé olympique unique. Ce que conçoit Laure Manaudou, qui en fait le tournant de sa carrière. Mais pas son père, qui considère que la gloire n'était pas le moteur de sa jeune prodige révélée à 17 ans lors des JO d'Athènes en 2004. "Laure n'est pas dans cette logique. Elle est dans la logique de faire ce qu'elle a envie de faire. Elle est instinctive. Il y a eu des moments où elle a eu envie de travailler, d'autres où elle en a eu ras-le-bol. Quand Laure en a eu assez, elle a arrêté, quand elle a eu envie de revenir, elle est revenue. Il n'y a pas de plan de carrière. Il n'y a pas de volonté de vouloir marquer", explique Jean-Luc Manaudou. Avant d'ajouter : "Laure ce n'est pas ça. Elle est dans l'émotion et l'instinct. Des fois c'est compliqué. Très compliqué. Des fois c'est beau. Très beau. C'est une logique de vie qu'on aime beaucoup chez nous. Laure aurait pu être trois fois championne olympique. Et alors ? Elle aurait eu son nom dans les manuels. Si elle avait eu envie, elle ne serait pas partie (de chez Lucas, en 2007, ndlr). Sportivement, Laure a tout. Des records du monde, des records d'Europe dans tous les sens. Aujourd'hui il y a sa fille, son compagnon, son frère et c'est magnifique."
La famille est en effet devenue sa priorité. Son compagnon Frédérick Bousquet et surtout sa petite Manon l'ont transformée, et c'est pour sa famille encore qu'elle a tenté ce formidable come-back qui l'a conduite à Londres. "Il y a quelques mois en arrière, elle avait décidé de ne pas nager. Mais elle avait décidé d'accompagner Florent. Voilà. Elle est allée gagner une partie de la médaille de Florent. Voilà ce qu'elle est allée faire à Londres !", poursuit le papa, évoquant l'image de ces JO, une Laure Manaudou se jetant dans les bras de son frère Florent après sa victoire sur 50 mètres. "Quand on a été championne olympique, on s'en fout de rentrer en finale si c'est pour faire septième, ajoute-t-il. Elle savait qu'elle ne pouvait pas accéder au podium, elle s'est orientée plutôt sur l'accompagnement de son frère."
Un frère qui brille désormais au plus haut niveau, sous les yeux de sa soeur, maman comblée et heureuse...