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Mercredi 2 mai 2012. Alors que le premier tour de l'élection présidentielle donne Nicolas Sarkozy (UMP) et François Hollande (PS), son principal rival, au coude-à-coude, Laurence Ferrari et David Pujadas sont logiquement choisis pour arbitrer le débat de l'entre-deux-tours, à quatre jours du scrutin.
Jamais auparavant la journaliste Laurence Ferrari, désormais animatrice du Grand 8 sur D8, n'avait livré les secrets et coulisses de ce tournage historique où l'avenir de la France se jouait comme sur un ring de boxe. Pour faire ses confidences, elle a choisi Derrière le poste, la nouvelle émission d'Enora Malagré sur les coulisses des temps forts du petit écran.
Nicolas Sarkozy a-t-il sous-joué ?
"Ce fut un point culminant dans ma carrière. On sent qu'un pays tout entier est à l'écoute car c'est son avenir qui se joue. (...) Nicolas Sarkozy jouait gros ce soir-là et bizarrement, il a sous-joué. Son staff lui a dit : 'Vas-y doucement, calme-toi, reste calme !' Si bien qu'on voit arriver quelqu'un qui frissonne, qui s'installe, et qui dit : 'Il fait froid ici...' François Hollande, en face, porté par le succès de ses meetings, dit : 'Pas du tout, je suis très bien ici !' Nicolas Sarkozy lui propose alors de changer de place. Et effectivement, ils ont changé de place. Tout était dit !", se souvient Laurence Ferrari.
Moi président de la République...
Si François Hollande marque des points avant même le début du débat en se montrant à l'aise en toutes circonstances, malgré les requêtes de son adversaire, le coup de grâce sera porté par l'anaphore verbale "Moi, président de la République" que François Hollande assénera seize fois en l'espace de trois minutes et vingt secondes. "Je le crois assez sincère. Je pense qu'il avait tous ses arguments en tête, et qu'il chope la formule au vol", confie la journaliste, qui ne croit pas à la thèse de la tirade récitée par coeur.
"On se dit : 'Pourquoi Sarkozy ne l'interrompt pas ?' On se dit que c'est hallucinant ce qu'il se passe. On a sur le ring le boxeur dont on pensait qu'il allait gagner au poing, et l'outsider, et c'est l'inverse qui se produit : François Hollande qui l'emporte au poing, et Nicolas Sarkozy K.O. debout", analyse Laurence Ferrari.
"Ils se détestent..."
Si en plateau, la rivalité est palpable, rien ne laisse entendre pour le téléspectateur lambda que la tension entre Nicolas Sarkozy et François Hollande dépasse celle du simple débat politique : les deux individus se détestent et se méprisent au plus haut point. "La tension est à son summum. Ils se détestent, il faut le savoir. Ils se méprisent l'un l'autre, et là, ça explose à l'écran", poursuit-elle.
Après les hostilités, Laurence Ferrari se souvient d'avoir assisté au silence pesant qui hantait les loges du clan Sarkozy, comme à la liesse dans celles de François Hollande, avec champagne et félicitations, "parce qu'on sait déjà que c'est gagné".
Joachim Ohnona
Jamais auparavant la journaliste Laurence Ferrari, désormais animatrice du Grand 8 sur D8, n'avait livré les secrets et coulisses de ce tournage historique où l'avenir de la France se jouait comme sur un ring de boxe. Pour faire ses confidences, elle a choisi Derrière le poste, la nouvelle émission d'Enora Malagré sur les coulisses des temps forts du petit écran.
Nicolas Sarkozy a-t-il sous-joué ?
"Ce fut un point culminant dans ma carrière. On sent qu'un pays tout entier est à l'écoute car c'est son avenir qui se joue. (...) Nicolas Sarkozy jouait gros ce soir-là et bizarrement, il a sous-joué. Son staff lui a dit : 'Vas-y doucement, calme-toi, reste calme !' Si bien qu'on voit arriver quelqu'un qui frissonne, qui s'installe, et qui dit : 'Il fait froid ici...' François Hollande, en face, porté par le succès de ses meetings, dit : 'Pas du tout, je suis très bien ici !' Nicolas Sarkozy lui propose alors de changer de place. Et effectivement, ils ont changé de place. Tout était dit !", se souvient Laurence Ferrari.
Moi président de la République...
Si François Hollande marque des points avant même le début du débat en se montrant à l'aise en toutes circonstances, malgré les requêtes de son adversaire, le coup de grâce sera porté par l'anaphore verbale "Moi, président de la République" que François Hollande assénera seize fois en l'espace de trois minutes et vingt secondes. "Je le crois assez sincère. Je pense qu'il avait tous ses arguments en tête, et qu'il chope la formule au vol", confie la journaliste, qui ne croit pas à la thèse de la tirade récitée par coeur.
"On se dit : 'Pourquoi Sarkozy ne l'interrompt pas ?' On se dit que c'est hallucinant ce qu'il se passe. On a sur le ring le boxeur dont on pensait qu'il allait gagner au poing, et l'outsider, et c'est l'inverse qui se produit : François Hollande qui l'emporte au poing, et Nicolas Sarkozy K.O. debout", analyse Laurence Ferrari.
"Ils se détestent..."
Si en plateau, la rivalité est palpable, rien ne laisse entendre pour le téléspectateur lambda que la tension entre Nicolas Sarkozy et François Hollande dépasse celle du simple débat politique : les deux individus se détestent et se méprisent au plus haut point. "La tension est à son summum. Ils se détestent, il faut le savoir. Ils se méprisent l'un l'autre, et là, ça explose à l'écran", poursuit-elle.
Après les hostilités, Laurence Ferrari se souvient d'avoir assisté au silence pesant qui hantait les loges du clan Sarkozy, comme à la liesse dans celles de François Hollande, avec champagne et félicitations, "parce qu'on sait déjà que c'est gagné".
Joachim Ohnona