Laurent de Belgique : Entouré des siens, une convalescence sous haute tension

Moins de neuf mois après son intronisation, le roi Philippe de Belgique se retrouve coincé dans une Maison royale en feu. Mais s'il s'est mué en pompier pour en combattre l'un des foyers, parviendra-t-il à éteindre l'incendie provoqué par la mystérieuse hospitalisation de son frère cadet le prince Laurent de Belgique, enfin rentré chez lui comme il l'a confirmé par un selfie familial ? En quête à la fois de légitimité et de popularité, après le règne patriarcal de son père le roi Albert II, il se serait bien passé de cette saga clinique pleine de surprises...

Le feuilleton a débuté lorsque les médias du Plat Pays ont découvert, plusieurs jours après les faits, que le prince Laurent avait été hospitalisé dans le plus grand secret le 18 mars 2014. Percé à jour, le palais reconnaissait la véracité de l'information, mais se refusait à tout autre commentaire, notamment au sujet du motif de l'admission du fils cadet du roi Albert et de la reine Paola aux cliniques universitaires Saint-Luc, à Bruxelles. De fait, les spéculations allèrent bon train à propos du mal de l'enfant terrible de la famille royale, laquelle a essuyé plus d'une fois les bourrasques nées de ses frasques (écarts de comportement, bourdes, petites affaires non approuvées ou non connues par le gouvernement...) : après un début d'année jugé difficile pour le prince, entre les rumeurs sur la santé du couple qu'il forme avec la princesse Claire et la réduction de la dotation royale qu'ils perçoivent, l'hypothèse d'un état de grand épuisement était avancée, disputée par celle d'une rechute d'épisode dépressif. Face au mutisme du service de communication de la Maison royale, la presse poursuivait ses investigations jusqu'à découvrir que Laurent de Belgique avait été hospitalisé en raison d'une pneumonie aiguë, puis qu'il avait été placé en coma artificiel pour ménager son organisme et optimiser les effets de son traitement, ce que le palais a également admis après-coup. Jeudi 3 avril, le prince, âgé de 50 ans, quittait le service des soins intensifs. On pouvait alors croire que l'épisode était en bonne voie de résolution heureuse...

Un gaffeur viré illico !

Que nenni ! Le retour au pays du roi Albert et de la reine Paola de Belgique, jusqu'alors en voyage à l'étranger, allait semer la zizanie ! N'ayant pu visiter leur fils cadet, dont ils prenaient des nouvelles par téléphone auprès de leur bru la princesse Claire, ils se sont précipités à son chevet. Et, dans la foulée, ont pondu un communiqué qui n'aurait jamais dû voir le jour. "En tant que mère, j'ai envie de vous faire part franchement de mes sentiments. Laurent est, de mes enfants, en ce moment le plus vulnérable et je lui accorde toute mon affection et toute mon attention. (...) Nous sommes particulièrement soucieux de l'avenir de Laurent qui, dès sa sortie de clinique, doit pouvoir trouver et développer un avenir épanouissant et valorisant pour lui-même, pour Claire, pour Louise, Nicolas et Aymeric, avec notre soutien et notre aide", confiait par ce biais la reine Paola. Des confidences troublantes, portant à l'attention du public cette idée que le prince Laurent ne serait pas suffisamment considéré, dans l'appareil monarchique en particulier. Pourtant, le vilain petit canard de la famille semble au contraire avoir connu un regain de considération depuis l'avènement de son frère aîné, lequel compte lui faire jouer un rôle au service de la couronne (d'ailleurs, selon Le Soir, le palais négocierait avec la FAO - l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture - pour qu'il soit chargé d'une mission d'ambassadeur de bonne volonté).

L'étrange solidarité parentale envers Laurent de Belgique, fleurant bon l'embrouille familiale, a en tout cas déchiré la toile d'une communication officielle jusqu'alors hyperverrouillée. La faute au lieutenant général Vincent Pardoen, chef de la Maison du roi Albert II, qui a publié de sa propre initiative le communiqué de l'ancien couple royal sans qu'il soit passé entre les mains du service de presse du palais ! Journaliste pour RTL Belgique, Chantal Monet a signalé que Vincent Pardoen aurait "discuté de l'opportunité de publier ce texte avec le service de presse du palais, mercredi, mais ce dernier l'a trouvé maladroit, inopportun, et a décidé de ne pas le publier". Le proche de l'ancien couple royal aurait alors décidé de "court-circuiter la voie officielle pour transmettre lui-même le texte à l'agence Belga". Et la journaliste de signaler qu'il "n'en est pas à sa première bourde" : "c'est déjà lui, il y a quelques mois, qui avait été se plaindre auprès des politiques de la dotation du roi Albert et de la reine Paola, sans en informer le roi Philippe." Ce dernier a évidemment dû prendre le communiqué en question en pleine face, et n'a pas tardé à répliquer de manière drastique. En virant le coupable.

Moins de 48 heures après ce "coup d'éclat", Vincent Pardoen, qui n'avait été nommé à la tête de la Maison du roi qu'en 2013 après l'investiture du nouveau monarque, était déchargé de ses fonctions, indiquait vendredi le palais royal dans un communiqué. Une décision issue d'une concertation entre le roi Philippe et son père Albert, sans qu'aucun conflit personnel ne soit lié à ce départ, à en croire le palais. Pour l'anecdote, son remplaçant est le capitaine de frégate Peter Degraer.

Le prince Laurent entouré par les siens au domicile familial, mais toujours cerné par les rumeurs

Depuis, le prince Laurent de Belgique a quitté les cliniques universitaires Saint-Luc et a regagné, mardi 8 avril, le domicile familial, où il poursuit sa convalescence. Avec bonne humeur, si l'on en croit le selfie que son épouse la princesse Claire a posté sur Twitter après le retour du pater familias à la maison : "Nos sincères remerciements à TOUT le personnel de l'Hôpital Saint-Luc pour leur professionnalisme, leur gentillesse et leur soutien sans faille", a-t-elle écrit en légende du cliché la représentant avec le prince Laurent et leurs enfants Louise, Aymeric et Nicolas, levant tous le pouce en l'honneur de l'équipe médicale.

Malgré cet épilogue bon enfant, les rumeurs continuent à s'entasser, à l'image de celle (émanant de VTM) qui voudrait que le roi Albert II n'ait même pas pénétré dans la chambre de son fils lors de sa visite aux cliniques universitaires Saint-Luc et serait resté dans le couloir, ou celle (oeuvre du Daily Mail, qui n'écrit pour ainsi dire jamais sur la famille royale belge !) qui voudrait remplacer "pneumonie" par "tentative de suicide" comme motif de l'hospitalisation du prince Laurent.

Au passage, il aura vu depuis chez lui une nouvelle information paraître dans les journaux belges au sujet de ses "conditions de travail" au sein de la monarchie : jeudi, les quotidiens du groupe Sudpresse ont indiqué que le prince Laurent et sa soeur la princesse Astrid ne bénéficieraient plus d'une protection permanente (disposition réservée au couple royal et à l'ancien couple royal) ni d'une aide logistique (voiture, chauffeur) à la charge de la liste civile en dehors de leurs actes de représentation du roi. Ce qui peut apparaître logique dans un contexte d'austérité économique, mais risque encore de générer quelques tensions...