Le mystère autour de l'hospitalisation du prince Laurent de Belgique, frère cadet du roi Philippe, est levé, mais ce n'est pas rassurant pour autant.
Discrètement entré mardi 18 mars 2014 aux cliniques universitaires Saint-Luc de Bruxelles, les circonstances de son admission n'avaient pas été dévoilées, et la presse belge, qui avait révélé l'information, s'accordait à parler d'un gros coup de fatigue. Une tentative d'explication évasive, ouvrant le champ à tout un tas de spéculations quant aux raisons de cet épuisement. Les plus hardis se hasardaient à avancer la thèse d'une dépression (trouble pour lequel le prince Laurent avait déjà été hospitalisé, en 1999) et le disaient en unité psychiatrique, au deuxième étage de l'établissement. En réalité, Laurent de Belgique, 50 ans, est traité pour une pneumonie aiguë, suffisamment grave pour qu'il ait été placé dans un coma artificiel.
Vendredi dernier, le palais royal confirmait la nouvelle de l'hospitalisation du prince Laurent, sans toutefois communiquer la moindre précision, fidèle à sa ligne de conduite très stricte concernant les affaires privées de la famille royale. Lundi 25 mars, RTL.be affirmait que Laurent de Belgique, souffrant d'une pneumonie, avait été transféré dans le service des soins intensifs, toujours aux Cliniques universitaires Saint-Luc, dans le quartier de Woluwe-Saint-Lambert dans la capitale. Là encore, le porte-parole de la cour se contentait d'une réaction a minima : "Tout ce que je peux dire, c'est que le prince Laurent est toujours hospitalisé", a déclaré à l'agence de presse Belga Emmanuel De Bauw, qui a qualifié de "stable" l'état du patient royal sans parler du mal dont il est atteint.
Malgré le verrouillage de la communication officielle, les médias belges ont découvert par leurs investigations que le prince Laurent a été placé dans un coma artificiel pour optimiser son traitement, "une procédure très rare" selon un spécialiste, Geert Meyfroidt, sollicité par le quotidien Het Laatste Nieuws. Un de ses confrères, le pneumologue Marc Noppen, complète, dans les colonnes de Niewsblad : "Le fait qu'il doive être ventilé indique que sa pneumonie est très grave. En moyenne, seulement 5 à 10% des patients qui ont contracté une grave pneumonie sont plongés en coma artificiel." Cela "permet d'éviter, explique un journaliste de RTL Belgique, que le patient ne s'épuise en luttant contre le respirateur artificiel" et "pourrait durer 48 heures".
"S'il n'avait pas été transféré en soins intensifs, il aurait pu mourir", note par ailleurs le professeur Meyfroidt.
Le site du quotidien La Dernière Heure a constaté l'inquiétude qui règne au sein de la famille royale, soulignant que la princesse Claire, qui se rend quotidiennement au chevet de son mari, père de trois enfants (la princesse Louise, 10 ans, et les princes jumeaux Nicolas et Aymeric, 8 ans), reçoit de nombreux coups de téléphone, notamment de la part du roi Albert II et de la reine Paola, qui ne peuvent, étant en voyage à l'étranger, visiter leur fils cadet. Idem pour la princesse Astrid, soeur aînée du prince Laurent, "qui vient de rentrer d'une mission économique en Arabie saoudite" et "est également en contact étroit avec l'épouse du Prince", selon le porte-parole du palais royal.
Le roi Philippe de Belgique s'est rendu lundi auprès de son frère, qui avait connu un regain de considération et une forme de retour en grâce avec l'avènement, le 21 juillet 2013, du nouveau souverain. Après des années de frasques et de frictions, le prince Laurent semblait prêt à se racheter une conduite et déterminé à jouer un rôle important aux côtés de son frère le roi. La reine Mathilde, elle, s'est présentée mardi aux Cliniques universitaires Saint-Luc, qui sont sous étroite surveillance policière pour garantir l'intimité de la famille royale.