Comme beaucoup de gens, Laurent Gerra accepte difficilement certaines évolutions de la société, parfois à marche forcée. Le comique ne renie d'ailleurs pas l'étiquette de réactionnaire qui lui colle à la peau depuis des années, mais il tient à y apporter des précisions...
C'est insupportable
Depuis ses débuts dans l'univers de l'humour, Laurent Gerra s'est toujours démarqué sur scène par son ton grivois et ses talents d'imitateur. Du point de vue de son image médiatique, c'est aussi par son côté "vieille France" qu'il est reconnaissable. Et il assume ! "On ne crée plus vraiment l'événement parce qu'on passe vite à autre chose, on ne s'attache plus aux choses. Il y a une pauvreté du vocabulaire qui m'effraie. La vulgarité n'est pas dans la gaudriole et les gros mots assumés que je dis avec le sourire dans un contexte satirique. Elle est davantage dans des chansons de rappeurs ou des émissions de télé réalité. Et puis ce temps perdu sur les réseaux sociaux, à partager des photos de bouffe, à donner un avis sur tout et n'importe quoi... C'est insupportable", se plaint-il dans une longue interview accordée au grand quotidien Le Monde.
Je suis comme je suis
Laurent Gerra revendique donc le droit ne pas aimer les choses modernes, ni les personnalités qui occupent désormais le devant de la scène. "Ne pas aimer David Guetta, ce n'est pas passéiste, c'est avoir du goût", tacle-t-il. Et le comique de 48 ans d'ajouter : "Je suis très curieux de nature, mais je trouve qu'il y a des choses plus intéressantes dans le passé qu'aujourd'hui ; et je l'assume. On me dit passéiste, réac : je n'en ai rien à faire, je suis comme je suis. C'est vrai que j'ai plus de plaisir à réécouter Brassens qu'à me forcer à écouter Grand Corps Malade..."
S'il dézingue nos contemporains, leurs nouvelles habitudes ou leurs goûts, c'est parce que, du passé, il lui manque "une façon de vivre, de voir les choses". L'éternel refrain du "c'était mieux avant" ? "Ce n'est pas être passéiste, c'est de la mélancolie", nuance-t-il.
Thomas Montet