Sale temps pour les riches vieilles dames... Après l'affaire Bettencourt, direction le Sud de la France pour ce qui s'annonce comme étant l'affaire Augier, du nom de Jeanne Augier, 93 ans. Propriétaire du célèbre hôtel Le Negresco, situé sur la promenade des Anglais, à Nice, elle est aujourd'hui la possible victime d'un abus de faiblesse...
Comme l'ont dévoilé ces derniers jours plusieurs quotidiens, notamment Le Figaro et Le Parisien, Jeanne Augier, placée sous tutelle depuis 2013 en raison de la dégradation de son état de santé (elle souffre d'une maladie dégénérative), aurait été trahie par un ou plusieurs membres du fonds de dotation Mesnage-Augier-Nesgresco, créé en 2011, dont elle fait partie avec cinq autres admnistrateurs - sa fonction personnelle étant en réalité remplacée par une administratrice judiciaire en raison de sa santé.
Son salaire était conforme aux usages
Dans le viseur de la justice, informée par un des administrateurs judicidaires et déjà mise en garde en 2012 par le curé Gil Florini (membre du fonds), un homme : Pierre Couette, lui aussi membre du fonds de dotation. Il aurait été embauché par Jeanne Augier pour inventorier la collection d'oeuvres d'art de l'hôtel, en vue d'alimenter le fonds, qui a un triple objectif : la défense des animaux, l'aide apportée aux personnes handicapées ou aux personnes en détresse, et la participation active à la "préservation culturelle en France, notamment en assurant la sauvegarde de l'hôtel Negresco et de ses collections". Un hôtel indépendant estimé à 300 millions d'euros et qui devrait revenir aux membres du fonds à la mort de Jeanne Augier...
Pierre Couette est notamment accusé d'abus de faiblesse en raison de la mise en cause de son contrat et du salaire important qui va avec ; et, selon Le Parisien, "des éléments à charge liés à sa fonction d'administrateur de la société propriétaire des murs" jouent aussi contre lui. En gros, il est plus ou moins soupçonné d'avoir profité de la faiblesse de Jeanne Augier pour toucher des sommes importantes.
Pierre Couette réfute avec force. "Son salaire était conforme aux usages. Il convient de mettre en perspective les sommes avec les dizaines de millions d'euros en jeu concernant Le Negresco et sa gestion", a fait savoir son conseil, Maître Claude-André Chas. En outre, son contrat ne serait que la reprise d'un projet initié en 2009. La justice devra donc établir si au moment de la signature du contrat, Jeanne Augier était en pleine possession de ses capacités intellectuelles ou non. La justice s'interroge aussi sur l'action menée par le fonds pour savoir si un objectif interne de détournement n'aurait pas été mis en place, certains souhaitant vendre le palace à la mort de Jeanne Augier et d'autres le conserver...
Thomas Montet