Léa Seydoux fait son retour sur le grand écran dans une oeuvre fascinante et inquiétante signée Bertrand Bonello, La Bête. Ce long métrage sombre raconte l'histoire de Gabrielle, une jeune femme qui souhaite purifier son ADN en replongeant dans ses vies antérieures. Le cinéaste et elle sont revenus sur le tournage éprouvant d'un film marqué par un terrible drame.
Face à Léa Seydoux dans La Bête, George MacKay, la révélation de 1917 de Sam Mendes. Toutefois, un autre acteur avait été choisi par Bertrand Bonello pour le premier rôle masculin de son long métrage, Gaspard Ulliel. Le réalisateur a évoqué sa mort en revenant sur la préparation de ce dernier film pour Nice-Matin : "Ce projet a été long à écrire, long à monter. Il a ensuite été retardé pour des questions de planning, puis le covid-19 s'en est mêlé et il y a eu la mort tragique de Gaspard Ulliel. Lorsque j'ai commencé à écrire, j'avais en tête de le faire jouer le rôle principal masculin."
L'acteur est décédé des suites d'un accident de ski en 2022 à l'âge de 37 ans. Il avait déjà joué dans Saint Laurent, le biopic de Bertrand Bonello sorti la même année que celui avec Pierre Niney et dans lequel Léa Seydoux jouait également, incarnant Loulou de la Falaise. En 2022, l'héroïne de La Vie d'Adèle était revenue d'ailleurs sur la mort du comédien, pour Le Journal du dimanche : "Je devais faire le prochain film de Bertrand Bonello, mais je ne sais pas quand on pourra tourner, car on doit d'abord remplacer Gaspard." Au-delà d'être un partenaire avec qui elle a également joué dans Juste la fin du monde, il était un ami : "Il faisait partie de ma famille de cinéma. Nos parcours sont parallèles." La star avait rappelé qu'ils "avaient presque le même âge", qu'ils se connaissent depuis leurs 20 ans et qu'ils avaient "eu un enfant quasiment en même temps [George pour elle, Orso pour lui]". "On aurait dû vieillir ensemble...", disait-elle.
Pour La Bête, le réalisateur Bertrand Bonello a donc dû revoir son casting comme il l'explique à Nice Matin : "La douleur de sa disparition mise à part, je n'ai cependant jamais pensé à ce qu'il aurait pu faire lorsque j'ai découvert George MacKay." Un acteur avec qui Léa Seydoux est devenue très complice, comme le montre leur alchimie dans le film mais aussi les photos de l'avant-première à Paris dans notre diaporama.
Histoire d'amour intemporelle, La Bête mêle des scènes romantiques comme horrifiques. L'une d'elle a été particulièrement compliquée à tourner comme l'explique Léa Seydoux, celle de la noyade : "C'était difficile, physique... J'ai le vertige, je suis agoraphobe, claustrophobe... J'ai peur d'énormément de choses. Je ne suis pas 'tout terrain' ! Visuellement, j'ai flippé... Mais d'un autre côté, la peur est nécessaire. Il faut la transcender, la sublimer. Au moment de tourner cette séquence, j'ai surtout pensé à me mettre au service du film. Comme un bon petit soldat, j'ai pris sur moi. Car oui, je suis - quand même - un bon petit soldat !" Il faudra courir dans les salles de cinéma pour découvrir le résultat !