Leïla Bekhti et Tahar Rahim amoureux cinéphiles : La course folle avec Tarantino

Le coeur de la ville de Lyon battait au rythme du cinéma lors de ce week-end. La capitale des Gaules accueillait en effet la cinquième édition du Festival Lumière, manifestation qui a rendu hommage à Jean-Paul Belmondo durant sa soirée d'ouverture, un événement auquel Quentin Tarantino a assisté, quelques jours avant d'être lui-même honoré du Prix Lumière saluant l'ensemble de son oeuvre. Mélanie Laurent, qui vient d'accoucher, était d'ailleurs présente lors de cette soirée, tout comme les amoureux Tahar Rahim et Leïla Bekhti, ou encore Virginie Efira, venue avec son compagnon, le réalisateur Mabrouk El Mechri. Le plaisir cinéphilique s'est poursuivi samedi 19 octobre, quand les festivaliers ont pu reproduire La Sortie des usines Lumière, premier film de cinéma de l'histoire, à l'endroit même où il avait été tourné en 1895.

Les comédiens "tarantiniens" Harvey Keitel et Tim Roth, venus assister vendredi soir à la remise du Prix Lumière 2013 à l'auteur de Reservoir Dogs, étaient là, jouant le jeu à fond. Tarantino comme son compatriote Jerry Schatzberg ont dirigé des prises dans une ambiance joyeuse et décontractée, demandant "beaucoup de naturel" à la troupe qui avait précédemment vu les films des frères Lumière. Michael Cimino (dont le Voyage au bout de l'enfer ressort en salles) a prié tout le monde de sortir en courant : "Comme si vous aviez fini de travailler, que vous aviez faim et que vous vouliez rentrer vite chez vous." Une première répétition en public avait eu lieu vers 15h dans un désordre indescriptible, faisant lâcher à Tarantino "c'est un p***** de désastre !" ("It's a fucking disaster"). Les scènes étaient filmées sous la direction du grand chef opérateur Pierre-William Glenn, sur l'emplacement même des anciennes usines où, le 19 mars 1895, louis Lumière plaça sa caméra et tourna le premier film de l'histoire du cinéma.

Un moment détendu auquel a participé le président de l'Institut Lumière, Bertrand Tavernier, ainsi qu'une foule innombrables d'artistes ! De beaux tandems, d'abord, Tahar Rahim et Leïla Bekhti, Virginie Efira et son Mabrouk, Laurent Gerra et sa bien-aimée Christelle, Vincent Perez et Karine Silla, Clovis Cornillac et Lilou Fogli, Karole Rocher et Thomas Ngijol. Les actrices ont fait tourner les têtes en solo : Françoise Fabian qui a tenu une master class, Arielle Dombasle, Elsa Zylberstein, Laure Marsac, Aure Atika, Julie Ferrier, Julie Gayet, Ana Girardot, Elodie Navarre, Naidra Ayadi, Zoé Félix, Agathe Bonitzer, Mélanie Bernier, Linh Dan Pham, Marie Gillain, Irène Jacob, Emmanuelle Devos et Clotilde Courau. La gent masculine était représentée par, outre les personnalités précédemment citées, le directeur de la photographie Jean-Jacques Bouhon, le producteur Pierre-Ange Le Pogam – loin de la polémique de Grace de Monaco –, les réalisateurs Radu Mihaileanu et Rachid Bouchareb, ainsi que les comédiens Vladimir Yordanoff, Etienne Chicot, Richard Bohringer, André Dussollier, Claude Brasseur, Gilbert Melki ou encore Manu Payet.

"Comme les frères Lumière il y a 120 ans qui ne savaient pas en faisant ce film ce qu'il deviendrait - d'ailleurs il a été très longtemps oublié -, on ne sait pas aujourd'hui ce que deviendront" ceux qui viennent d'être tournés, a déclaré à l'AFP Thierry Frémaux, directeur général du Festival Lumière et du Festival de Cannes. "Ce qui est sûr, c'est qu'on avait envie de les faire et qu'on s'est bien amusés à les faire", a-t-il ajouté. "Et puis surtout, il y a quelque chose d'une mémoire de l'acte de le faire, des gens qui étaient là, de l'idée qu'il y a eu plusieurs prises qui ont été faites par des Tarantino, Cimino ou Schatzberg. Ces prises tournées en numérique, en 35 min, en 16 min, resteront là pour toujours. Ce sera un petit moment qui a attrapé l'histoire contemporaine, d'un jour du 19 octobre 2013", a-t-il conclu.