Un tapis rouge plus que glamour s'est déroulé au sein de la cité royale de Marrakech pour son incontournable festival international du film. Ce 11 novembre 2022 a eu lieu l'ouverture de cette manifestation prestigieuse dédiée au 7e art. Sous la présidence du réalisateur italien Paolo Sorrentino, à qui l'on doit La grande bellezza (Oscar du meilleur film étranger) et la série télévisée The Young Pope, les membres du jury vont avoir la mission de départager de quatorze grandes oeuvres en lice pour l'Etoile d'or. Mais pour l'heure, il leur fallait faire une apparition devant les photographes, assurant avec élégance l'exercice.
La cinéaste libanaise Nadine Labaki, son homologue australien Justin Kurzel, l'actrice germano-américaine Diane Kruger, la réalisatrice franco-marocaine Laïla Marrakchi et la comédienne britannique Vanessa Kirby ont pris la pose au côté de Tahar Rahim. Ce dernier, lauréat de deux César pour Le Prophète s'est imposé dans le cinéma hexagonal et au-delà de nos frontières. Le juré français est venu avec son épouse et collègue Leïla Bekhti, avec laquelle, fidèle à leur discrétion légendaire, il n'a pas posé. Les parents de trois enfants sont, chacun de leurs côtés, plus séduisant que jamais. La réalisatrice danoise Susanne Bier et l'acteur américain Oscar Isaac, deux autres membres du jury annoncés, étaient absents à la cérémonie d'ouverture en raison de "circonstances douloureuses", a indiqué la présentatrice de la soirée.
La star de Bollywood, l'Indien Ranveer Singh, a eu le plaisir de se voir récompensé d'un trophée d'honneur à Marrakech. Dans son ensemble traditionnel élégant, scintillant et coloré, il a fait le show sur le tapis rouge, non loin du truculent duo de Papa ou maman, formé par Marina Foïs et Laurent Lafitte. La romancière Anne Berest, de l'acteur chanteur Patrick Bruel, des cinéastes Julie Delpy et Rebecca Zlotowski, l'ambassadrice du festival de Marrakech Melita Toscan du Plantier, la journaliste et animatrice Nabila Kilani et le PDG de Canal+ Maxime Saada étaient également de la partie.
Essayer de comprendre où va le cinéma
Le festival du film de Marrakech s'est ouvert après deux années d'absence due à la crise sanitaire, l'occasion "d'essayer de comprendre où va le cinéma", a plaidé son président le cinéaste italien Paolo Sorrentini. "Après trois années compliquées où le monde a semblé différent, où notre manière de vivre a changé, c'est rassurant et beau de nous retrouver ici", a déclaré le Napolitain. Ces retrouvailles cinématographiques sont l'occasion "d'essayer de comprendre où va le cinéma et de fait ou va la vie", a souligné le président du jury. Une quête qui fait sens au FIFM, le festival privilégiant "les jeunes talents qui façonneront le cinéma de demain".
Outre le vibrant hommage rendu à l'acteur indien Ranveer Singh, d'autres seront rendus notamment au réalisateur américain James Gray et à l'actrice écossaise aux multiples facettes Tilda Swinton, qui avaient dirigé le jury du festival respectivement en 2018 et 2019. Pour son grand retour, le festival se distingue par un large éventail d'invités dans le cadre de ses fameuses "conversations" avec notamment le maître iranien du suspense Asghar Farhadi, deux fois oscarisé (Une Séparation en 2011 et Le Client en 2016) ou encore Jim Jarmusch, l'enfant chéri du cinéma indépendant américain.
Les festivaliers investiront des lieux emblématiques de la Ville rouge pendant huit jours (11 au 19 novembre) comme la place Jamaa El Fna où seront projetés en plein air des films honorant la science-fiction avec les récents Dune (2021) de Denis Villeneuve ou Ad Astra (2019) de James Gray. En marge des festivités, le FIFM organise, et ce, depuis 2018, les "Ateliers de l'Atlas", un programme de soutien aux jeunes cinéastes d'Afrique et du Moyen-Orient porteurs de projets en développement et de films en postproduction.