Les cérémonies du Prix Prince des Asturies, qu'accueillait les 23 et 24 octobre Oviedo, capitale de la principauté des Asturies, avaient cette année une saveur vraiment particulière. Et surtout, quel final, irradié par la grâce de la reine Letizia d'Espagne !
Pour la toute dernière fois, le roi Felipe VI, qui a porté de 1977 à son intronisation en juin 2014 le titre de prince des Asturies accordé à l'héritier du trône d'Espagne, présidait officiellement avec son épouse la remise des prix éponymes saluant une belle réussite à dimension internationale dans divers domaines (sciences, littérature, sport, etc.). Leur première édition en tant que couple royal, et leur ultime avant de passer le flambeau à leur fille Leonor : à presque 9 ans (le 31 octobre), c'est désormais elle qui, depuis l'avènement de son père, endosse le titre de princesse des Asturies et, avec lui, le statut de future monarque en puissance. Auteure de débuts remarqués dans ce nouveau rôle, la jolie demoiselle vient de devenir, ce lundi 27 octobre 2014, la nouvelle présidente d'honneur de la Fondation Prince des Asturies : à peine refermé le millésime 2014 des prix décernés par l'organisme créé en 1980, la voilà qui prend la succession de son père. Même si, dans les faits, la transition se fera en temps voulu : s'il s'agira dorénavant des prix Princesse des Asturies, le roi Felipe et la reine Letizia continueront d'en assurer la remise, représentant Leonor jusqu'à ce qu'elle atteigne un âge convenable pour prendre les rênes. Patience est mère de sûreté...
Felipe, roi de l'émotion
Leonor n'était d'ailleurs pas présente vendredi dernier au Théâtre Campoamor d'Oviedo, où beaucoup attendaient de voir si elle allait accompagner ses parents, mais elle a été conviée par contumace : d'abord par les mots du président de la Fondation Prince des Asturies, Matias Rodriguez Inciarte, qui a annoncé en ouverture de la cérémonie les changements liés à la petite princesse, provoquant une ovation et un échange de regards et de sourires tendres entre Felipe et Letizia ; puis dans le discours de son père le roi Felipe, son premier en tant que roi dans la province des Asturies. Il s'y est souvenu avec une "profonde émotion" des "leçons et idées qui ont enrichi [sa] vie" qu'il a entendues à chacune des 34 éditions des prix Prince des Asturies qu'il a présidées, et a souligné "le dévouement" de son épouse à "l'éducation de [leurs] filles Leonor, princesse des Asturies, et l'infante Sofia, pour leur inculquer le même sens de l'engagement" que leurs parents. Il a enfin souligné le soutien permanent de sa mère, la reine Sofia, qui n'a pas manqué une seule édition.
Cette dernière était en effet fidèle au poste pour le bouquet final des deux jours de festivités entretenant le lien entre la principauté des Asturies et la famille royale. En tailleur gris, l'épouse du roi Juan Carlos Ier posait tout sourire en arrivant aux côtés de son fils le roi Felipe VI, costume et cravate bleus, et de sa belle-fille la reine Letizia, sublime dans une robe ajourée, noir sur bleu (le bleu étant la couleur de la principauté des Asturies). Avant de rejoindre la tribune officielle, Felipe a d'ailleurs eu un geste de complicité envers sa mère, qui a pris place dans le public.
Le couple royal retrouvait une dernière fois en 48 heures les lauréats des prix Prince des Asturies 2014 pour la grande cérémonie de leur triomphe, après le concert inaugural la veille au soir (jeudi 23), l'audience du matin même et le déjeuner qui s'était ensuivi. Tour à tour, l'architecte américano-canadien Frank O. Gehry (Arts), artisan de la Fondation Louis Vuitton dans le Bois de Boulogne, le programme Fulbright (Coopération internationale), Joseph Pérez (Sciences sociales), Avelino Corma Canós, Mark E. Davis et Galen D. Stucky (Recherche scientifique et technique), John Banville (Littérature), le Marathon de New York (Sports), Caddy Adzuba (Concorde) et le dessinateur "Quino" (Communications et humanités), de son vrai nom Joaquín Salvador Lavado Tejón, fameux papa de Mafalda sont venus récupérer leur trophée et les félicitations royales.
Letizia, la tendresse incarnée
Deux temps forts de la cérémonie ont surtout été visuels, à mettre au crédit de la reine. Il y a eu ce moment final où Letizia a étreint le poignet de sa mère, Paloma Rocasolano, en passant à sa hauteur avant de quitter l'auditorium, comme on peut l'observer chez nos confrères de Hola!. Un geste discret, un échange bref... Mais dans le regard de l'élégante ancienne infirmière, habituée du rendez-vous dont l'arrivée très classe avait fait sensation quelques moments auparavant, on lisait toute la fierté que lui donne sa fille, avec qui elle partage une passion glamour pour les créations du styliste Felipe Varela. Et dans le sourire de Letizia, on lisait toute le bonheur que sa mère soit là pour elle.
Un peu plus tôt, en pleine cérémonie, la reine Letizia avait eu une autre démonstration de tendresse, dirigée vers son époux le roi Felipe VI : debout sur la tribune officielle, on l'avait ainsi vue poser amoureusement la main sur la joue droite (celle orientée vers le public) de son époux depuis dix ans, et lui glisser un baiser sur la joue gauche. Une scène qui complétait parfaitement tous ces instants où elle prenait sa main, son bras...
Un couple plus épris et soudé que jamais qui se déplaçait ensemble dans le village de Boal, samedi 25 octobre, avant une nouvelle semaine séparés, marquée notamment par le premier voyage officiel à l'étranger de Letizia en tant que reine, à Vienne, en Autriche.