Ça n'en finit plus... Dans la galaxie de l'affaire d'abus de faiblesse de la très riche héritière du groupe L'OréalLiliane Bettencourt, sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, a été mise en examen jeudi 7 juillet pour "subordination de témoin" par le juge d'instruction Roger Le Loire, en charge de l'enquête à Paris sur les témoins au coeur de cette affaire.
Selon l'AFP, Françoise Bettencourt-Meyers est suspectée d'avoir payé Claire Thibout, ancienne comptable de sa mère, pour charger François-Marie Banier, qui était le confident gâté de l'héritière, et son compagnon Martin d'Orgeval dans ses témoignages durant l'enquête préliminaire et lors de leur premier procès à Bordeaux. Procès a l'issue duquel ils ont été lourdement condamnés.
Suite à une plainte déposée par le controversé François-Marie Banier, ami proche de Vanessa Paradis et parrain de Lily-Rose Depp, le juge d'instruction a mis en examen pour faux témoignage cinq anciennes employées de Liliane Bettencourt : toutes avaient décrit l'emprise de Banier sur l'héritière ; Claire Thibout en fait partie. Leurs témoignages ont pesé lourd dans la condamnation de Banier.
Selon les avocats de Françoise Bettencourt-Meyers, Mes Jean Veil et Micolas Huc-Morel, qui se sont exprimés auprès de l'AFP, celle-ci a été entendue jeudi 7 juillet par le juge et interrogée "sur un prêt de 300 000 euros soumis à intérêts consenti en novembre 2012 à Claire Thibout". Un don de 400 000 euros fin 2008 pose aussi question au juge ; il correspondrait selon Thibout à ses indemnités de licenciement. Selon les avocats de Françoise Bettencourt-Meyers, son audition ne concernait que ses liens avec Claire Thibout et non les autres ex-employées mis en examen. Ils précisent que Mme Bettencourt-Meyers s'était déjà désistée de ses poursuites pour "abus de faiblesse" visant Banier et son compagnon après avoir conclu avec eux une transaction en 2010 - ce qui n'a pas empêché la justice de suivre son cours à Bordeaux - et que, de fait, elle n'avait "aucun intérêt" à subordonner le témoignage de la comptable, en soulignant donc "l'absence de mobile".
Devant le pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, le juge d'instruction Roger Le Loire a donc annoncé la mise en examen de la fille de l'héritière, dont ses petits-fils se partagent la tutelle. "Cette affaire ne tient pas la route. Cette mise en examen est à mon avis totalement nulle", affirme l'avocat Jean Veil, précisant son intention de "faire un recours". Affaire à suivre...
Pendant ce temps à Bordeaux, où le dossier d'abus de faiblesse a été dépaysé en novembre 2010, François Marie-Banier (69 ans) et son compagnon, Martin d'Orgeval, parmi d'autres, étaient jugés en appel depuis le 10 mai. Au terme de ce second procès, d'une quinzaine de jours, l'avocat général a, selon l'AFP, accusé le photographe d'avoir "sciemment abusé de la vulnérabilité" de Liliane Bettencourt, dont la générosité envers son protégé avait été estimée à près d'1 milliard d'euros, pour satisfaire sa "boulimie d'argent". Rude !
Quant à Martin d'Orgeval (42 ans), l'avocat général veut bien reconnaître qu'il n'est coupable que de "recel d'abus de faiblesse". L'avocat général a donc demandé la confirmation des peines de prison et d'amendes prononcées en première instance : trois ans de prison dont six mois avec sursis et 350 000 euros d'amende à l'encontre de François-Marie Banier et dix-huit mois avec sursis et 150 000 euros d'amende pour Martin d'Orgeval.
La cour rendra son verdict le 24 août prochain.