Depuis l'annonce de son déménagement outre-Quiévrain dans la petite ville de Néchin en Belgique, Gérard Depardieu fait la une des médias. Exemple pour les uns, honte pour les autres, le monstre sacré du cinéma français ne laisse personne indifférent quant à sa décision de quitter l'Hexagone, officiellement pour "changer d'air" quand qu'autres avancent des raisons fiscales bien plus avantageuses de l'autre côté de la frontière.
Line Renaud, invitée du journal de la télévision publique belge RTBF, y est allée de son petit commentaire. Si le ton reste courtois, la grande dame des arts choisit ses mots avec soin et l'on sent comme une pointe de reproche dans ses propos : "Si vous me demandez si je ferais la même chose, je vous dirais non. Mon pays est en difficulté, mon pays m'a apporté beaucoup de bonheur, alors on ne quitte pas le bateau."
Présente à Bruxelles où elle jouera la pièce Harold et Maud avec laquelle elle rencontre un vif succès, Line Renaud a nuancé ses propos, en précisant que l'acteur qui incarne Obélix au cinéma "fait ce qu'il veut", avant de préciser : "Il a probablement des problèmes que je n'ai pas. Il a des enfants, donc il a des droits de succession (...) Or, je crois qu'ils n'existent pas en Belgique." Une Line Renaud qui elle n'envisage pas le moindre départ, du fait d'un attachement viscéral pour sa maison. "Quand j'ai quitté Armentières, dans le nord de la France, avec mon mari, je me suis installée à Rueil-Malmaison, a-t-elle expliqué. C'était l'année de mes 20 ans. J'en ai maintenant un peu plus de 80, et je ne pourrais pas quitter ma maison. Et pas quitter la France."
Depuis plusieurs jours maintenant, les politiques se relaient pour dénoncer la décision de Gérard Depardieu de s'installer en Belgique. Après le premier ministre Jean-Marc Ayrault qui avait qualifié d'"assez minable" cette décision, c'est au tour de Jean-Luc Mélenchon, connu pour ses sorties tapageuses, de s'attaquer au comédien. "Ceux qui s'en vont n'ont qu'une patrie, l'argent, a-t-il ainsi fustigé. On ferait mieux de voter une loi de taxation différentielle, ou 'Exit tax', de manière à ce qu'ils rendent l'argent dû, tel que je l'ai proposé lors de la campagne présidentielle. D'ailleurs, l'idée avait été reprise par Nicolas Sarkozy !" Le leader du Parti de gauche a poursuivi ses attaques à l'encontre du comédien, rapporte ainsi l'AFP : "M. Depardieu est un homme d'argent qui protège son argent. Il faut oublier son rôle d'Obélix : ça n'est qu'un personnage." Avant de demander que "ceux qui partent soient rattrapés au collet."