Le temps passe et il rappelle, parfois, de douloureux souvenirs. Pour Line Renaud, chaque journée qui s'achève est une de plus sans l'amour de sa vie. Elle a le coeur qui a vibré a ses côtés, elle a grandi avec lui. Pendant quarante-cinq ans, elle a été mariée à Loulou Gasté... jusqu'à ce que la mort les sépare tragiquement en 1995. C'est pourquoi elle s'est souvenue de lui, avec tendresse et nostalgie, alors que sonne l'heure de l'anniversaire de cette épreuve. "Il y a 26 ans que Loulou est parti, écrit-elle sur son compte Twitter. Pas un jour ne passe sans que je ne pense à lui. Nous avons eu une vie emplie d'amour et de chansons."
Une histoire si belle, si durable a de quoi laisser rêveur. Line Renaud était tombée raide dingue de Loulou Gasté sans se soucier des vingt ans qui les séparaient. Ses yeux bleus brillaient, tout simplement, en sa présence. "Pour aimer, il faut admirer, expliquait la chanteuse dans les colonnes de Paris Match. Moi, j'admirais Loulou, le compositeur et l'homme d'expérience qu'il était. Il me donnait toujours des conseils très pointus sur le métier, la vie. Mais un jour, l'élève dépasse son pygmalion et veut se libérer de son influence. J'ai passé cette période pour me rendre compte rapidement que j'avais toujours besoin des conseils avisés de mon mari. Aujourd'hui, je les distille aux jeunes qui m'en demandent."
Line Renaud a rencontré Loulou Gasté grâce à l'intermédiaire de Josette Daydé. C'est lui qui l'a convaincue de prendre un pseudonyme alors qu'elle était en tout début de carrière. Son rêve, pourtant, c'est qu'il l'appelle Jacqueline, son vrai prénom, quand ils se retrouveront auprès de l'Éternel. Ces retrouvailles, d'ailleurs, elle y pense souvent. Elle qui a frôlé la mort, victime d'un AVC, veut désormais s'assurer qu'elle partira en paix pour retrouver son homme. La comédienne a bien précisé, dans son testament, qu'elle souhaitait mourir dans la dignité. "Ça, c'est une cause que je prends en main, a-t-elle récemment confié dans Sept à Huit. Je ne veux pas qu'on me prolonge inutilement. Quand on est à la fin de sa vie, qu'on nous laisse partir, qu'on nous aide à partir. Il faut nous aider à partir... Il faut. Je le demande. Quand on souffre, on part. Mais la vie est belle..."