"Le Chant du Bienheureux". Pour les compositions qu'il commença à élaborer dès la parution de son précédent album (Minutes to midnight), le groupe Linkin Park est allé puiser son énergie aux sources mêmes de l'hindouisme : s'inspirant de Bhagavad-Gītā (Le Chant du Bienheureux), partie centrale du Mahâbhârata, long poème fondamental porteur des éléments de la doctrine védique, Mike Shinoda et ses complices ont baptisé leur nouvel opus A Thousand Suns (Mille soleils), en référence à un passage en particulier : "Si l'éclat d'un millier de soleils venait à irradier le ciel en un même moment, cela serait comme la splendeur du Tout-Puissant".
Ce déluge et cette révélation cosmogoniques transparaissent dans les visuels étonnants qui sont venus illustrer l'album, puis ses deux premiers singles (The Catalyst et Waiting for the end), et qui jouent tant sur la dimension cosmique que sur l'illusion d'optique. En août, Linkin Park publiait The Catalyst, morceau très rock qui précédait la sortie début septembre de l'album A Thousand Suns : la bible Billboard y entendit un "hymne de l'agression", signalant les accointances vocales avec du Muse, et politiques avec du Green Day. Le morceau bénéficia d'un clip incluant des éléments pointant la référence à Bhagavad-Gītā ainsi qu'au physicien J. Robert Oppenheimer, deux des influences présentes dans l'album. Une vidéo réalisée par Joe Hahn, le spécialiste du bricolage électro du groupe (le turntablist), évoquant une acceptation fataliste de son sort par l'humanité. Joe Hahn réalisa une seconde vidéo à partir du morceau, pour le compte du nouveau chapitre révolutionnaire de la saga Medal of Honor dans lequel il figure.
C'est à nouveau Joe Hahn qui signe le nouveau clip du groupe, qui accompagne la sortie du morceau Waiting for the end, une ballade somptueuse servie par des images anatomiques, cosmiques, mystiques, à découvrir ci-dessus.
G.J.