C'est dans son tempérament et elle ne s'en cache pas. Lola Dewaere aime parler, parler d'elle, de son père Patrick Dewaere, de ses traumatismes, mais aussi de son métier. Et si son papa (qui s'est suicidé alors que Lola n'avait que 2 ans et demi), personnage complexe, demeure un mystère pour beaucoup, la brune est pour sa part tout sauf une fille tourmentée. Ou du moins, elle se donne les moyens pour ne pas l'être : "Comme mon père a toujours joué des personnages torturés, les gens sont assez surpris de découvrir ma joie de vivre et mon humour très second degré", lâche-t-elle à France Dimanche.
La jeune actrice, nommée au César du meilleur espoir féminin pour sa délicieuse performance dans Mince alors !, ne fonctionne pas à la langue de bois : "Je ne veux pas être un star, mais il ne faut pas se raconter d'histoires : je fais ce métier pour être aimée des gens", confie celle qui avoue avoir "tellement manqué d'amour et de considération" qu'elle se rattrape aujourd'hui. "Bien sûr que je veux qu'on me regarde, qu'on me dise que je suis une comédienne, que je suis belle, et que l'on me trouve belle", concède-t-elle.
Paradoxalement, c'est sur les planches et dans la peau de la Callas que Lola Dewaere s'est exprimée. Dans La Véritable Histoire de Maria Callas, elle a campé pendant trois mois cette femme à l'histoire complexe et au rapport avec son corps très particulier. "Ce passage au théâtre a modifié – en bien ! - le regard des professionnels sur moi", avoue celle qui se croit "gironde et foutue comme [s]on père". "Mais comme j'ai déjà vécu des problèmes de poids et des relations maternelles compliquées – j'ai coupé les ponts avec ma mère depuis huit ans – ce rôle ne m'a pas changée outre mesure", raconte-t-elle.
Franche, Lola Dewaere, qui assure ne pas avoir peur de la vie, se dit "carriériste" et veut penser à elle. "Si jamais un jour, on ne me proposait plus que de rôles – je vais faire une réflexion graveleuse – je ne me tirerais pas une balle dans la bouche", lâche celle dont le père s'est justement suicidé de cette manière en 1982. Indépendante mais "fille de", elle a conscience du danger qu'elle affronte aussi quotidiennement, confessant sans détour que "ce milieu peut être une telle source de souffrances et de malheurs". Mais jusqu'ici, elle s'en accommode très bien.
Interview à retrouver en intégralité dans "France Dimanche", en kiosques dès aujourd'hui.