Il y a plus de quatorze ans, Lolo Ferrari rendait son dernier souffle. La bimbo, célèbre pour son tour de poitrine de 130 cm, a fait une overdose de médicaments. Elle avait seulement 37 ans. Le veuf de la jeune femme, Eric Vigne, a porté plainte contre une romancière et son éditeur, mis en examen pour diffamation, qu'il accuse de lui faire vivre un cauchemar. Dans son roman, intitulé Lolo (publié en janvier 2013 chez Plon), Alma Brami dresse le sombre portrait d'une jeune femme en détresse sous l'emprise d'un mari abusif. Jeudi 18 septembre, le procès s'est tenu devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand.
Après la mort de son épouse, Eric Vigne a vécu un véritable cauchemar : soupçonné d'avoir étranglé Lolo Ferrari, il passe treize mois derrière les barreaux. Lavé de tout soupçon en février 2007, il obtiendra 30 000 euros de dommages et intérêts pour les mois passés en prison. Avec la sortie du roman d'Alma Brami, l'homme de 66 ans a dit à la cour qu'il revivait aujourd'hui le même cauchemar, d'après nos confrères de 7sur7.be. "Selon elle, je dirige Eve [le vrai prénom de Lolo Ferrari, NDLR] vers la mort alors que j'ai tenté à plusieurs reprises de la sauver. (...) Ma femme s'est suicidée et malheureusement, cette fois-là, je suis arrivé trop tard." Pour l'avocat du plaignant, ce roman rouvre une plaie et porte gravement atteinte au veuf en laissant planer le doute sur sa culpabilité. Me Gilles-Jean Portejoie a demandé à la présidente de "réhabiliter une seconde fois" son client.
L'auteure de Lolo affirme et réaffirme pourtant qu'il ne s'agit que d'un roman et de rien d'autre. Elle n'a pas fait d'enquête et s'est simplement "inspirée d'éléments parus dans quelques articles de presse au moment du décès de Lolo Ferrari". "J'ai essayé de faire en sorte que mon propos soit le plus juste possible, pas le plus réaliste. (...) Ce n'était pas mon but de faire de la peine. Je n'ai jamais voulu que ce personnage-là soit détesté. J'ai un amour fou pour mon héroïne et son mari." Il y a un an, la directrice littéraire des éditions Plon expliquait que "rien [n'était] vrai dans ce roman". "L'histoire part d'un personnage réel mais ensuite, c'est un vrai roman. C'est la philosophie de cette collection [Miroirs de Plon, NDLR]. Alma Brami, l'auteure du livre, d'ailleurs, ne connaît pas la vie de Lolo Ferrari." C'est ce qu'a répété son avocat devant la cour : "C'est un roman, un roman. Tout est invention." Le tribunal rendra son verdict le 30 octobre.