Eric Vigne, veuf de Lolo Ferrari, va-t-il obtenir gain de cause ? Plusieurs mois après avoir attaqué en diffamation l'écrivain Alma Brami et son éditeur Plon pour le roman Lolo, inspiré de l'histoire de sa défunte épouse, les deux accusés viennent d'être mis en examen selon l'avocat de l'auteure. Une première avancée pour celui qui a cru se reconnaître dans le portrait qu'Alain, mari de l'héroïne dans le roman, personnage cynique et manipulateur qui assomme sa compagne à l'aide de médicaments pour la réduire à l'état d'objet. Une histoire qui rappelle étrangement les accusations portées sur lui à l'époque de la mort de Lolo Ferrari...
Treize ans après la mort de Lolo Ferrari, Eric Vigne cherche à prouver sa vérité. "Sous couvert d'un récit romanesque, l'auteur a entendu réaliser une véritable biographie de Lolo Ferrari", a indiqué l'avocat du plaignant. "On veut donner une image fausse de mon client. Il y a de manière insidieuse dans cette trame les ingrédients qui lui ont valu, à tort, près de deux ans de prison, quand il a été mis en examen pour homicide volontaire, étant considéré comme l'auteur de la mort de sa femme". Agent et mari de la bimbo, Eric Vigne avait rapidement été soupçonné d'avoir étranglé Lolo Ferrari, officiellement morte d'une surdose médicamenteuse, faisant de la prison avant d'être définitivement innocenté et indemnisé à hauteur de 30 000 euros.
Du côté de la défense, on met en avant le fait que Lolo reste une création littéraire. "Rien n'est vrai dans ce roman. L'histoire part d'un personnage réel mais ensuite, c'est un vrai roman. C'est la philosophie de cette collection (Miroirs de Plon, ndlr). Alma Brami, l'auteure du livre, d'ailleurs ne connaît pas la vie de Lolo Ferrari", expliquait la directrice littéraire des éditions Plon il y a quelques mois. Intitulé Lolo, le roman raconte les entretiens fictifs de l'héroïne avec son psychologue avant une énième augmentation mammaire.
Cette affaire, qui rappelle celui de Marcela Iacub avec son livre sur DSK, Belle et Bête, finalement condamnée pour atteinte à la vie privée, ou encore Christine Angot faisant apparaître l'ex de son compagnon dans son roman Le Marché des amants, à qui elle devra verser 10 000 euros, est tout de même loin d'être réglée. "Il suffit de déposer plainte pour diffamation pour qu'il y ait une mise en examen de l'auteur et du directeur de la publication, c'est automatique", a tempéré Me Olivier d'Antin, avocat d'Alma Brami, précisant que le tribunal "analysera le fond" de l'affaire, mais "pas avant neuf mois ou un an".