Célèbre pour son colossal tour de poitrine, Lolo Ferrari est morte il y a treize ans d'une overdose médicamenteuse. Très tôt, son agent et compagnon Eric Vigne est soupçonné de l'avoir étranglée. Il est pour certains, dont les parents de la victime, un coupable idéal. Après huit ans d'un combat acharné, dont treize mois passés derrière les barreaux, Eric Vigne est définitivement innocenté et indemnisé à hauteur de 30 000 euros pour son emprisonnement. Un soulagement ? Pas tout à fait. Paru en janvier dernier, un roman rouvre la blessure.
Le roman de Lolo
Intitulé Lolo, le roman d'Alma Brami, raconte les entretiens fictifs d'une certaine Lolo avec son psychologue avant une énième augmentation mammaire. Ce roman est paru dans la collection Miroirs de Plon qui inscrit des personnages réels dans des fictions. Mais son contenu a fortement déplu à Eric Vigne qui, par le biais de son avocat, Gilles-Jean Portejoie, a déposé plainte pour diffamation devant le tribunal de Clermont-Ferrand comme le rapporte M6info.fr. Ce qui choque Eric Vigne, c'est le portrait à charge que l'auteur dresse d'Alain, le mari de son héroïne : un personnage cynique et manipulateur qui assomme sa compagne à l'aide de médicaments pour la réduire à l'état d'objet.
Selon l'avocat d'Eric Vigne, "ces allégations rappellent les circonstances de la mort de Lolo Ferrai, retrouvée morte le matin du 5 mars 2000, des suites d'une intoxication médicamenteuse dont monsieur Alain Vigne s'est longtemps vu imputer la responsabilité jusqu'à ce que son innocence soit reconnue". D'après M6info.fr, Eric Vigne considère "le fait de prétendre dans ce livre qu'Alain fournissait à son épouse des quantités massives de médicaments dont elle ignorait la composition, les posologies et les effets porte atteinte à son honneur". La directrice littéraire des éditions Plon lui oppose la création littéraire : "Rien n'est vrai dans ce roman. L'histoire part d'un personnage réel mais ensuite, c'est un vrai roman. C'est la philosophie de cette collection. Alma Brami, l'auteure du livre, d'ailleurs ne connaît pas la vie de Lolo Ferrari." À la justice de trancher.
Marcela, Christine et leurs personnages
Cette affaire en rappelle d'autres, très récentes. Marcela Iacub n'a-t-elle pas défendu que son Belle et Bête était un roman ? Dominique Strauss-Kahn et la justice y ont pourtant vu une atteinte à la vie privée. De même, après avoir fait apparaître l'ex de son compagnon dans son roman Le Marché des amants, Christine Angot avait dû lui verser 10 000 euros. Mais la romancière a recommencé en faisant de cette mère de quatre enfants le personnage principal et peu reluisant des Petits. La plaignante et Angot se sont retrouvées au tribunal qui tranchera le 27 mai prochain. Et toujours cette question : où commence la création littéraire ?