Le journal Le Parisien relate que Luc Besson est en conflit ouvert avec la Fédération départementale des chasseurs de l'Orne (FDCO), qui l'attaque devant le tribunal d'instance d'Argentan. La cause ? Le mythique réalisateur de 60 ans, propriétaire d'un domaine à La Trinité-des-Laitiers, refuse de tuer ou de laisser tuer des cerfs qui détruisent des récoltes, forçant les chasseurs à mettre la main à la poche.
Dois-je mettre mes enfants au balcon pour l'occasion ?
À peine a-t-il échappé à la justice avec le classement sans suite de la plainte pour viol par laquelle il était visé que le réalisateur Luc Besson a de nouveau rendez-vous devant les tribunaux. Cette fois, la cause est insolite... La Fédération départementale des chasseurs de l'Orne lui réclame la coquette somme de 122 198 euros pour "couvrir les indemnités versées à une demi-douzaine d'agriculteurs et divers frais engagés dans cette procédure" étudiée par le tribunal d'instance d'Argentan.
De l'argent versé à la suite de la destruction ou de la baisse de récoltes de maïs et de blé par des cerfs estimés entre 50 et 100, qui ne sont pas chassés sur le domaine que le réalisateur possède depuis une quinzaine d'années, car il n'exerce pas son droit de chasse ni l'autorise aux chasseurs. "En plein débat sur le drame de l'écologie et de la biodiversité qui touche toute la planète, les chasseurs de l'Orne me demandent de tuer les cerfs qui passent devant chez moi ! Dois-je mettre mes enfants au balcon pour l'occasion ? Ces gens-là sont à contresens de l'histoire", a-t-il réagi auprès du Parisien.
Les exploitants agricoles victimes des cerfs cherchent donc à faire appliquer leurs droits assurés par le code l'Environnement, qui veut que les indemnisations soient assurées par les chasseurs... La FDCO a ainsi versé 117 451 euros depuis la saison 2012-2013. "De leur côté, les chasseurs peuvent se retourner contre le responsable des dégâts provoqués par les cerfs", précise le quotidien.
Entre Luc Besson, qui réside une grande partie de l'année à Los Angeles, et la FDCO, le torchon brûle. Le réalisateur a refusé un règlement à l'amiable, alors que les chasseurs ont fait effectuer "11 constats d'huissiers entre janvier 2016 et mars 2017, relevant des piétinements, des empreintes et des plans broutés". Du côté du réalisateur de Valerian, qui n'a pas introduit ces animaux sur son domaine, on avance un argumentaire très différent. "Le refus de tuer un animal ne saurait être considéré comme une faute", a précisé Me Descoubes, ajoutant que "le bois de Luc Besson représente 1,4% du massif de Saint-Evroult" et qu'une "étude sérieuse doit se faire à l'échelle de toute la forêt de Saint-Evroult". L'avocat estime qu'affirmer que cette parcelle de terrain sur laquelle les cerfs ne sont pas chassés "serait être responsable de l'équilibre agro-sylvo-cynégétique de tout ce massif est une hérésie".
Thomas Montet