Ce matin-là, comme tous les matins, son chocolat chaud n'avait pas eu le temps de refroidir, ni son jus d'orange de réchauffer. M4GIC les avait avalés en quatrième vitesse (la vitesse normale à ses yeux) tout en révisant sa table de 4 et en finissant sa 44e partie de MarioKart d'une seule main – champion du monde de la discipline en puissance. Ses tartines n'avaient même pas encore eu le temps de sauter hors du grille-pain, qu'il était déjà à la porte, prêt à décoller. Cela étant, il était large : 25 secondes pour arriver à l'heure à son RDV, c'était à peu près 24 de trop ; mais mieux vaut trop tôt que trop tard, c'est un de ses ad4Ges favoris.
D'autant que ce jour-là, M4GIC tenait une forme du tonnerre. Il avait déjà commencé à comprendre, notamment en lisant un soir – le temps d'un brossage de dents – les 700 épisodes du comics Spider-man, que ses pouvoirs le prédestinaient à de grandes choses, comme il est en train de le prouver en enchantant le Noël 2013.
Véritable prés4Ge, c'est d'ailleurs au moment des fêtes que le déclic, assourdissant, a eu lieu : petit, et probablement stimulé par la présence au dessert d'un bonhomme pain d'épices, son péché mignon, le phénomène en devenir a pulvérisé le mur du son entre le deuxième préau et l'entrée de la cantine. Sorti bon dernier de la salle de classe après avoir expédié en 0,4 seconde ses 200 lignes de punition à copier (il avait refusé de réciter la fable Le Lièvre et la Tortue au motif qu'il jugeait la morale – "Rien ne sert de courir" - immorale), il était le premier à prendre son plateau au réfectoire, tandis que ses petits camarades se frottaient les tympans, incrédules après la déflagration de son pass4Ge à Mach 1.
Le premier d'une longue série de records.
La tête dans les étoiles, prêt à décrocher la Lune (20 minutes l'aller-retour, le concernant), M4GIC va vite devenir indispensable.