De Roger Vadim à Luis Buñuel en passant par Claude Lelouch, Rainer Werner Fassbinder, Bertrand Blier, Claude Zidi, Jean-Luc Godard ou Maurice Pialat, Macha Méril a tourné avec les plus grands. Iconique actrice des années 1960 et 70, l'épouse du compositeur Michel Legrand peut se targuer d'avoir vu du pays et connu bien des expériences. De quoi légitimer le choix de l'interviewer dans le cadre du numéro spécial de Stupéfiant ! consacré aux femmes dans le cinéma. Face caméra, la comédienne aujourd'hui âgée de 77 ans va parler de son propre vécu et glisser quelques confidences pouvant prêter à confusion.
Pour elle, il "est impossible qu'un metteur en scène ne tombe pas amoureux de son actrice". Un passage obligé qui peut mener à bien des agissements parfois limite, voire condamnables. Et des propos troublants. "Ça fait partie du jeu, ça fait partie de cette espèce de zone un peu trouble dans laquelle, quand on veut faire du cinéma, on se lance", assure l'actrice vue dans Une femme mariée de Jean-Luc Godard et Nous ne vieillirons pas ensemble de Maurice Pialat. Des avances, Macha en a fait l'expérience. "Quelquefois ça me plaisait, quelquefois ça ne me plaisait pas", avoue-t-elle, avant de confier "qu'il n'y a rien de mal à ça". Elle ne cite aucun nom.
Elle poursuit en racontant que "le producteur de Belle de jour [film culte de Buñuel sorti en 1966, NDLR], Raymond Hakim, était un homme qui adorait les actrices et ne se gênait pas". Selon elle, sa partenaire à l'écran Catherine Deneuve "était à l'abri", car "on avait besoin d'elle pour ce film donc (...) il ne fallait pas qu'elle soit importunée". Pour les autres comédiennes non stars, dont Macha, Geneviève Page, Françoise Fabian ou encore Maria Latour, elles étaient toutes de potentielles proies...
"Dans ces métiers-là (...) on ne va pas loin du feu, on va dans des zones extrêmement brûlantes," poursuit avec insistance Macha Méril. Pour elle, si l'on n'est pas prête à se brûler – et par extension à peut-être subir des harcèlements voire des agressions sexuelles - "alors, il ne faut pas être actrice". Macha Méril viendrait-elle de cautionner la culture du viol et ce cliché "coucher pour réussir" ? L'ultime confidence de l'actrice a en tout cas laissé le journaliste "sans voix".
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