Le règlement de comptes par média interposé se poursuit. Accusée d'avoir "agressé" Edwy Plenel, le 22 février, dans un restaurant parisien, Maïwenn a décidé de donner sa version des faits lors d'un long entretien avec nos confrères du Journal du dimanche . La réalisatrice de Jeanne du Barry reconnaît dans un premier temps avoir eu un comportement violent. "Oui. Je ne cherche pas à esquiver", dévoile-t-elle. Mais pour quelle raison la cinéaste a-t-elle agi de la sorte ? "Par le sentiment de répondre à l'agression que j'ai subie il y a deux ans et qui me travaille depuis deux ans", répond-elle. En effet, dans sa plainte déposée pour agression, Edwy Plenel, co-fondateur de Mediapart indique que l'ex-femme de Luc Besson n'a pas accepté que son média écrive des articles au sujet des accusations pour viol visant son ex-compagnon avc qui elle a eu sa fille Shanna..
Une version démentie par la principale concernée. "Contrairement aux propos d'Edwy Plenel, qui d'ailleurs n'a aucune raison de connaître les raisons de mon geste puisqu'il n'a pas souhaité que nous en parlions, je ne reproche pas à Mediapart les enquêtes qu'ils ont menées concernant Luc Besson. Je leur reproche ce qu'ils m'ont fait à moi." La réalisatrice accuse alors la journaliste de Mediapart, Marine Turchi de s'être servie de son audition à la police pour publier un article sans son accord : "À la fin, je lui confirme que je ne veux toujours pas prendre la parole, et je lui demande - pour protéger ma fille - si, dans tous les cas, elle peut me prévenir quarante-huit heures avant la publication de la prochaine enquête. Elle comprend. Elle me donne son accord."
Dans ma vie, c'est un cataclysme
Mais voilà qu'en janvier 2021, tout bascule. "Paris Match [qui appartient au groupe Lagardère comme le JDD ndlr] sort un article de plusieurs pages sur Luc Besson avec une longue partie de ma déposition. En mars 2021, Marine Turchi publie, sans me prévenir, un article avec des bouts de mon audition. Tous à charge et utilisés de manière orientée. Dans ma vie, c'est un cataclysme". Pour Maïwenn, toute cette histoire a bien du mal à passer. "J'ai ressenti un viol moral. (...) Si rien ne justifie que l'on s'en prenne à un journaliste, rien ne justifie que l'on viole l'intimité d'une femme, qu'on trompe sa confiance. La justice, c'est arbitrer entre les interdits. Je vous laisse juge, mais, au fond de moi, je ne peux pas m'empêcher de penser que mon geste est bien peu par rapport à ce que j'ai subi," indique-t-elle.
"Comment oser alors parler de 'viol moral' ?"
Suite à la parution de cet entretien dans le JDD, Mediapart a décidé de sortir un billet dans lequel il dénonce des "contresens" et des "mensonges", de la part de Maïwenn. Concernant le fameux article publié en 2021 sur Luc Besson, le média indique : "Sur les 13 700 signes qu'il contient, seuls 1 800 portent sur les éléments que la réalisatrice a livrés à la justice dans le cadre de l'enquête préliminaire visant Luc Besson." "Son audition avait été révélée par de nombreux médias plusieurs mois auparavant", ajoute le média d'investigation. Et une expression en particulier a été particulièrement choquante aux yeux de Mediapart. "Comment oser alors parler de 'viol moral' comme le fait Maïwenn dans le JDD ? Et pourquoi l'énoncer aujourd'hui à propos de Mediapart et pas des autres médias, deux ans après ?", se demande le média. Pour rappel, la Cour de cassation rendra le 21 juin prochain sa décision quant aux accusations de viol contre Luc Besson, qui ont déjà fait l'objet d'un non-lieu, confirmé en appel. Le réalisateur a toujours clamé son innocence.