Le héros de l'épique France-Ukraine (3-0) a fendu l'armure... Invité de l'émission Le Club du dimanche sur BeIN Sport hier soir, Mamadou Sakho a tout simplement craqué et fondu en larmes en évoquant la mort de son papa et son enfance difficile. Une séquence des plus émouvantes qui nous fait découvrir la facette la plus sensible de l'ex-rugueux défenseur du PSG aujourd'hui à Liverpool...
Durant de longues minutes, c'est un autre Mamadou Sakho que l'on avait dans le poste de télévision. Loin du footballeur dur et costaud dans les duels que le téléspectateurs voient tous les week-ends sur les terrains, loin du cliché du sportif déconnecté du monde réel parfois véhiculé dans les médias, c'est un homme à la voix serrée par les sanglots et aux yeux humides qui a évoqué son enfance difficile. Tout bascule au moment où est diffusé un reportage dans lequel témoigne l'un de ses anciens entraîneurs au Paris FC. Ce dernier parle de lui comme un enfant attachant et plein "de valeurs" et de volonté malgré sa vie "de nomade" parisien, comme l'a décrite l'ex-star du PSG, trimbalé de quartiers en quartiers. C'est là que le défenseur des Bleus commence à craquer, ému de revoir ce coach qui a tant compté. "C'est très touchant. C'est beau. Je remercie du fond du coeur ces personnes qui m'ont aidé à grandir et à me construire en tant qu'homme, c'est une deuxième éducation, sans eux, je n'aurais pas été l'homme que je suis aujourd'hui", explique-t-il en larmes à l'animateur Alexandre Ruiz.
Si Mamadou Sakho est si ému, c'est parce qu'il repense à son père, décédé lorsqu'il avait 12 ans. "Ce sont des personnes qui ont connu mon père", précise-t-il. Une disparition qui a évidemment bouleversé sa vie d'ado et l'a fait grandir plus vite gagné, ce qui lui a permis de débuter au PSG à 17 ans seulement. "Devenir footballeur, c'était une obligation. Quand il était malade, mon père m'a appelé auprès de lui. Il m'a dit : 'Je vais partir. J'ai laissé de l'argent à ta mère pour l'appartement que vous allez avoir. C'est mon heure. Je te laisse la responsabilité de la famille sur les épaules'... Ça vous change", se souvient Mamad' qui assure venir "de très loin", au cours de cet interview-confession rarissime sur le plateau d'une émission de foot plutôt habituée à la langue de bois.
Un côté sensible que l'on avait déjà vu chez Mamadou Sakho. Venu faire ses adieux au Parc des Princes quelques jours après son départ pour Liverpool, il avait fondu en larmes sous les acclamations du public, avec sa petite fille dans les bras. "Ce qui me vient à l'esprit quand on dit Sakho, c'est mon père. C'est un exemple, quelqu'un que j'idolâtrais. Aujourd'hui, il aurait été fier de me voir comme ça. Quand je suis venu faire mes adieux au Parc, c'est pour ça que j'ai pleuré. Je me disais : 'Ils sont en train d'acclamer mon père'", raconte en essuyant ses larmes celui qui pourrait prochainement briller à la Coupe du monde 2014. Et toujours au nom de son père...