Pour la première fois, la police judiciaire parisienne se dévoile dans une exposition inédite qui ouvre ses portes samedi à Paris à l'occasion de son centenaire. Le "36 quai des Orfèvres", siège de la police judiciaire parisienne, a toujours fasciné, aussi bien le grand public que les écrivains, les cinéastes, ou même les voyous qui y sont passés. Pour ses cent ans, la PJ parisienne a décidé de se livrer au grand jour, de proposer une plongée dans son univers à travers cette exposition parrainée par le monstre sacré du cinéma français Jean-Paul Belmondo, 80 ans, toujours aussi enthousiaste, et qui a été inaugurée vendredi 8 novembre par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, le 1er "flic de France", accompagné de son épouse, la musicienne Anne Gravoin. La seule et première fois de son histoire où le "36" avait ouvert ses portes, lors des journées européennes du patrimoine en 2012, près de 10 000 curieux avaient pris les lieux d'assaut, rappelle l'AFP.
"C'est effectivement un pari, un pari osé. C'est une immersion dans l'histoire de la PJ, dans son univers, son savoir-faire", explique à l'AFP le scénographe de l'exposition Olivier Ferracci. Sur un espace de près de 2 000 m2, installé sur le Champ de Mars, en face de l'Ecole militaire, les visiteurs peuvent découvrir du 9 novembre au 8 décembre le "36" et le quotidien de ses limiers. Point d'orgue de l'exposition: un espace où ils pourront entrer dans la peau des Experts, incarner virtuellement un enquêteur, avec des animations interactives, en partant d'une scène de crime.
"On a énormément travaillé avec les enquêteurs pour tenter de reproduire au plus près la réalité de leur travail", précise Olivier Ferraci. De la prise d'empreintes sur les lieux du crime, jusqu'aux analyses de sang de la victime, les visiteurs pourront tenter de remonter la piste de l'assassin, en intégrant également le fonctionnement d'un groupe d'enquête. Le parcours de cette exposition retrace également les créations des différentes brigades du 36, la criminelle, celles du banditisme, du proxénétisme (la "mondaine"), des stupéfiants ou de la financière, apparues progressivement pour s'adapter aux évolutions de la criminalité. "On a réussi à avoir des pièces totalement inédites de certaines affaires, des documents d'enquête que l'on n'a jamais vus ailleurs", explique le rédacteur en chef de l'exposition François Guguen.
La soirée d'inauguration a pu compter sur la bienveillance et la passion de Jean-Paul Belmondo, héros de nombreux polars, mais aussi sur la présence de Rachida Dati, maire du 7e arrondissement, Martine Monteil, première femme à être directrice de la PJ, Christian Flaesch, directeur de la PJ parisienne ou encore Bernard Boucault, préfet de la police de Paris. Le ministre de l'Intérieur s'est quant à lui rendu le même soir au Palais des sports, sur les lieux du drame lors de la préparation du spectacle 1789, Les Amants de la Bastille, qui a entraîné la mort du directeur technique.L'exposition des 100 ans de la police judiciaire se tiendra du 9 novembre au 8 décembre 2013