La sanction est tombée pour Marc Veyrat. Aujourd'hui, vendredi 18 décembre, à Annecy, le chef étoilé a été condamné à 100 000 euros d'amende pour des infractions au code de l'environnement, sur le site de son établissement situé à Manigod (Haute-Savoie), selon l'AFP. Une condamnation qui fait tâche pour un cuisinier ayant pris part à la COP 21, la grande conférence sur le climat...
Le tribunal correctionnel d'Annecy a tranché ! Marc Veyrat est coupable d'avoir défriché 7 000 m2 de bois et de forêt sans autorisation et d'avoir porté atteinte à des zones humides sur une surface de plus de 10 000 m2. En plus de devoir remettre en état ces zones (des sols gorgés d'eau pendant plus de six mois de l'année) en trois mois, sous peine d'astreinte de 3 000 euros par jour de retard, le chef au grand chapeau devra payer 100 000 euros d'amende. Il échappe toutefois à la condamnation pour infractions au code de l'urbanisme et surtout aux quatre à six mois de prison avec sursis requis par le parquet, le 27 novembre dernier, lors de l'audience ; laquelle se tenait quelques jours avant le début de la COP21.
Un verdict qui satisfait le clan du chef étoilé. "Cela permet à M. Veyrat de conserver son parcours éducatif à destination des enfants, avec le jardin botanique, les serres et le rucher", s'est réjoui Me Nicolas Ballaloud, heureux de voir son client relaxé pour infractions au code de l'urbanisme. La peine est toutefois jugé "lourde" et s'expliquerait par "la personnalité et la notoriété de M. Veyrat", a-t-il estimé. "Nous allons réfléchir et attendre d'avoir les motivations du jugement" pour décider d'un éventuel appel, a même précisé Me Nicolas Ballaloud.
Marc Veyrat (65 ans) était accusé d'avoir réalisé, dans une zone naturelle protégée jouxtant son restaurant, des travaux ayant nui à l'environnement. Entre 2012 et 2013, il aurait réalisé, sans autorisation, des modifications entraînant la destruction de "7 000 mètres carré de forêt et l'assèchement d'une zone humide de près d'un hectare" au-dessus de sa propriété.
En attendant le jugement, Marc Veyrat s'était dit "désolé", plaidant l'ignorance. "Je ne suis pas au-dessus des lois. Chacun peut se tromper", avait-il déclaré à la barre. Loin de nier les faits, le célèbre chef reconnaissait "des erreurs fondamentales". "Dans cette opération, j'ai tout mélangé. C'est le coeur qui a parlé", a déclaré la star de la cuisine, "affectée". Il assurait avoir ignoré qu'il fallait un permis de construire et avoir pris "toutes les précautions d'usage pour ne pas porter atteinte à l'environnement". Son avocat avait demandé la relaxe, arguant notamment que le chef, en charge notamment de la nourriture au sommet de la COP21, avait "replanté 1 210 arbres, pour seulement 40 coupés."