Aïda Mendy pourra bientôt s'appeler mademoiselle Desailly. Après des années de bataille judiciaire, la jeune femme de 23 ans vient enfin d'être reconnue par la justice comme la fille de Marcel Desailly selon Var-Matin. Aujourd'hui, jeudi 26 juin, le tribunal de grande instance de Toulon a répondu favorablement à la demande de reconnaissance en paternité, malgré les dénégations de l'ancien footballeur qui a toujours contesté être le père.
Désormais, Aïda Mendy pourra donc porter le nom de Desailly, qui devra être transcrit au registre d'État civil. Le refus de se soumettre à un test de paternité aura finalement été fatal au champion du monde 98. Dans son jugement, le tribunal, qui a également condamné Marcel Desailly à verser 1 500 euros à la jeune fille au titre des frais de justice, a expliqué qu'en refusant de se soumettre à un test génétique, il avait effectué "un aveu de paternité".
Du côté du footballeur, on estime toutefois que cet élément ne fait pas de lui le père d'Aïda. "Marcel Desailly conteste être le père et ce n'est pas parce qu'il ne s'est pas soumis à ces tests qu'il est le père. Il n'y a de surcroît aucune preuve de relation intime entre lui et Mme Mendy, pas de photo, pas de correspondance, pas de cadeau...", a estimé l'avocat Me Michel Pautot. L'avocat de la fille de l'ancien footballeur a toutefois jugé cette attitude "hypocrite". "Il a échappé à la génétique mais il n'échappera pas à la justice", a commenté Me Frédéric Casanova.
Père de quatre enfants légitimes et marié à Virginie, Marcel Desailly a refusé à quatre reprises de se soumettre au test réclamé par le tribunal depuis 2012. La procédure avait été entamée presque quinze ans plus tôt par Hélène Mendy, la mère franco-sénégalaise que l'ex-footballeur aurait rencontrée en 1988. En 2000, le TGI de Toulon avait ainsi déjà reconnu la paternité de Marcel Desailly en l'obligeant à verser une rente d'éducation à Aïda. "En refusant avec véhémence de se soumettre à une quelconque expertise génétique, Marcel Desailly refuse ainsi la possibilité qui lui était accordée de faire établir qu'en aucun cas il n'était le père de l'enfant", avait déjà noté le tribunal.
En mai, le parquet de Toulon avait émis un avis favorable à sa demande de reconnaissance de paternité. "Le ministère public a estimé que malgré la volonté de M. Desailly d'échapper à la génétique, des éléments probants sont apportés en faveur d'une reconnaissance de paternité", avait affirmé le représentant du parquet Nicolas Bessonne. Sans profession mais en formation d'esthéticienne, elle avait affirmé que sa démarche était avant tout "symbolique". Pour preuve, Aïda ne réclamait pas d'argent à Marcel Desailly, souhaitant simplement mettre fin à une "souffrance", ce que la justice vient de lui permettre de faire.
L'avocat de Marcel Desailly s'est dit " surpris de cette décision, dans la mesure où rien ne confirme un quelconque lien avec Marcel Desailly. Notre position est la même depuis le début : nous contestons et nous ferons appel." Même si la jeune fille à l'énoncé du verdict a poussé des cris de joie, elle devra encore attendre un peu pour porter le nom de son père.